Continue comme tu fais pour le moment. Elle demande, tu proposes, elle s'interroge, tu réponds, sans insister et sans chercher à apprendre à lire.
Et tu verras qu'un jour, ça va se débloquer et que là, elle avancera à pas de géants, sans avoir besoin de cours de "conscience phonémique", ni de pédagogie du claquoir de l'alphabet.
Par exemple, elle te demande de lui écrire "maman" et "s...lene75". Tu lui écris les deux mots
Elle s'interroge en montrant l'initiale : "C'est bizarre, là, c'est "toi" et là, c'est "toi" et pourtant, tu n'as pas la même lettre, là."
Tu réponds : "Oui, tu as raison. Et c'est même pire que ça, regarde. Les premières lettres ne sont pas les mêmes, comme tu l'as remarqué. Mais les deuxièmes non plus, les troisièmes non plus, les quatrièmes et même les cinquièmes."
Tu expliques : "C'est très simple. J'ai deux noms : "maman", comme toutes les mamans, et "S...lene75" qui est mon nom propre. Le mot qui veut dire "maman" s'écrit "mmmm...aaaaa...mmmm....annnn" (tu pointes "m" de l'index, puis "a", puis "m", puis "an") alors que le mot "S...lene75", s'écrit ssss...etc."
Là, l'échange continue ou pas... Toi, tu es l'adulte qui sait et qui montre, qui rectifie les erreurs et qui explique, qui aide même à ce que les concepts émergent. Elle, c'est l'élève qui s'interroge, qui a des opinions et des croyances. Ce n'est pas à une prof de philo que je vais expliquer ça...
Par exemple, pour "la" qui devrait se prononcer "èl a", tu racontes : "Les lettres ont un nom et un son. Tu as raison, le nom de celle-là, c'est "èl" et le nom de celle-là, c'est "a". Mais, tu vas voir, dans leur nom se cache leur son ! Le son de "èllllll", c'est "llllll" et le son de "aaaaa", c'est encore plus simple, c'est "aaaaaa"."
Si elle rebondit, tu continues, sinon, tu sais que ce n'est pas entré dans l'oreille d'une sourde et qu'un jour ou l'autre, ça reviendra sur le tapis.
En revanche, oui, arrête le Borel Maisonny pour le moment. Tu le laisses par là, mais tu ne le sors que si elle le demande et pas pour le lire page après page. Juste pour le feuilleter ensemble et lui montrer (ou la laisser s'étonner elle-même) des lettres que vous auriez vues dans les mots qu'elle te demande d'écrire, les gestes qui y sont associées, des dessins qui l'intriguent pour lui faire miroiter le jour où elle saura lire et où elle pourra savoir pourquoi la petite fille a un air aussi catastrophée dans sa barque au milieu de l'eau...
La suite au prochain progrès d'Anna ?
Et tu verras qu'un jour, ça va se débloquer et que là, elle avancera à pas de géants, sans avoir besoin de cours de "conscience phonémique", ni de pédagogie du claquoir de l'alphabet.
Par exemple, elle te demande de lui écrire "maman" et "s...lene75". Tu lui écris les deux mots
Elle s'interroge en montrant l'initiale : "C'est bizarre, là, c'est "toi" et là, c'est "toi" et pourtant, tu n'as pas la même lettre, là."
Tu réponds : "Oui, tu as raison. Et c'est même pire que ça, regarde. Les premières lettres ne sont pas les mêmes, comme tu l'as remarqué. Mais les deuxièmes non plus, les troisièmes non plus, les quatrièmes et même les cinquièmes."
Tu expliques : "C'est très simple. J'ai deux noms : "maman", comme toutes les mamans, et "S...lene75" qui est mon nom propre. Le mot qui veut dire "maman" s'écrit "mmmm...aaaaa...mmmm....annnn" (tu pointes "m" de l'index, puis "a", puis "m", puis "an") alors que le mot "S...lene75", s'écrit ssss...etc."
Là, l'échange continue ou pas... Toi, tu es l'adulte qui sait et qui montre, qui rectifie les erreurs et qui explique, qui aide même à ce que les concepts émergent. Elle, c'est l'élève qui s'interroge, qui a des opinions et des croyances. Ce n'est pas à une prof de philo que je vais expliquer ça...
Par exemple, pour "la" qui devrait se prononcer "èl a", tu racontes : "Les lettres ont un nom et un son. Tu as raison, le nom de celle-là, c'est "èl" et le nom de celle-là, c'est "a". Mais, tu vas voir, dans leur nom se cache leur son ! Le son de "èllllll", c'est "llllll" et le son de "aaaaa", c'est encore plus simple, c'est "aaaaaa"."
Si elle rebondit, tu continues, sinon, tu sais que ce n'est pas entré dans l'oreille d'une sourde et qu'un jour ou l'autre, ça reviendra sur le tapis.
En revanche, oui, arrête le Borel Maisonny pour le moment. Tu le laisses par là, mais tu ne le sors que si elle le demande et pas pour le lire page après page. Juste pour le feuilleter ensemble et lui montrer (ou la laisser s'étonner elle-même) des lettres que vous auriez vues dans les mots qu'elle te demande d'écrire, les gestes qui y sont associées, des dessins qui l'intriguent pour lui faire miroiter le jour où elle saura lire et où elle pourra savoir pourquoi la petite fille a un air aussi catastrophée dans sa barque au milieu de l'eau...
La suite au prochain progrès d'Anna ?