A l'école au quotidien...

Rikki a écrit:J'avoue que je me poserais la question dans le cas d'un gamin bon lecteur mais qui aurait des grosses difficultés en numération. Je pense que je le ferais passer quand même, avec demande d'aide.

Mais c'est hyper théorique, parce que la réalité, c'est que je n'ai jamais eu ce cas. J'ai eu des élèves fragiles, mais ils savaient tous déchiffrer et comprendre quelques phrases simples et compter et calculer sur de petits nombres, au minimum.

Moi je sais puisque je les suivais au CE1. La plupart du temps, ils n'arrivent pas à "encaisser le choc" des nombres à 3 chiffres.

Les enfants auront tout gagné et bénéficieront vraiment de la bienveillance de l'Institution le jour où l'école rendra positive son évaluation en adaptant réellement le parcours des enfants en tenant compte de leur maturité réelle au lieu de décider que tous les enfants nés entre le 1er janvier et le 21 décembre d'une même année civile sont obligés de tous avancer au même rythme, si possible en cohortes de 30 ou plus, et que la seule façon d'obtenir ça, c'est de rabioter sur les programmes de tous.

Akwabon DC a écrit: l'école rendra positive son évaluation en adaptant réellement le parcours des enfants en tenant compte de leur maturité réelle au lieu de décider que tous les enfants nés entre le 1er janvier et le 21 décembre d'une même année civile sont obligés de tous avancer au même rythme,

Ce n'est pas l"enfant qui s'adapte à l'école mais l'école qui s'adapte à l'enfant et tout ça...
Oui, certes, même que ça s'appelle des "parcours personnalisé de réussite". Et le maître qui gère tout ça devient rapidement zinzin.

Dhaiphi a écrit:

Akwabon DC a écrit: l'école rendra positive son évaluation en adaptant réellement le parcours des enfants en tenant compte de leur maturité réelle au lieu de décider que tous les enfants nés entre le 1er janvier et le 21 décembre d'une même année civile sont obligés de tous avancer au même rythme,

Ce n'est pas l"enfant qui s'adapte à l'école mais l'école qui s'adapte à l'enfant et tout ça...
Oui, certes, même que ça s'appelle des "parcours personnalisé de réussite". Et le maître qui gère tout ça devient rapidement zinzin.

Non, non, tu n'as pas compris. On n'envoie pas dans la classe supérieure un enfant dont on sait très bien qu'il ne pourra pas y suivre, on n'oblige pas un enfant à s'ennuyer dans un niveau alors qu'on voit très bien qu'il sait déjà tout ce que les autres y apprennent. On le met dans une classe où il partagera avec ses camarades un maximum de connaissances, d'entraînement, de découvertes... L'âge civil, on s'en fiche, donc le redoublement n'est pas tabou et on n'a pas besoin de monter un dossier presque psychiatrique pour justifier un saut de classe.
Donc, il se peut qu'au CM1, il y ait de temps en temps un ou deux enfants de 8 ans, souvent trois ou quatre de 9 ans, un majorité ayant 10 ans, parfois trois ou quatre de 11 ans et, peut-être même, un ou deux de 12 ans de temps en temps... Mais, et c'est cela l'important, ils sont tous capables de suivre un programme de CM1.

Akwabon ministre !
Je ne comprends pas pourquoi on ne t'a pas appelée au dernier remaniement !

maîtresse a écrit:Akwabon ministre !
Je ne comprends pas pourquoi on ne t'a pas appelée au dernier remaniement !

Je comprends d'autant moins qu'on ait abandonné cette méthode puisque l'avantage financier acquis grâce aux sauts de classe couvre largement le coût induit par les redoublements.

Akwabon DC a écrit: l'avantage financier acquis grâce aux sauts de classe couvre largement le coût induit par les redoublements.

Je pressens tout de même un léger déséquilibre au profit des redoublements.
Vous me direz que les "bonnes méthodes" éviteront tout engorgement, certes...

Dhaiphi a écrit:

Akwabon DC a écrit: l'avantage financier acquis grâce aux sauts de classe couvre largement le coût induit par les redoublements.

Je pressens tout de même un léger déséquilibre au profit des redoublements.
Vous me direz que les "bonnes méthodes" éviteront tout engorgement, certes...

J'étais scolarisée dans une école primaire de la banlieue parisienne, ville nouvelle de 40 000 habitants, 2 immenses bidonvilles, un habité par des familles venues du Portugal, l'autre par des familles venues d'Algérie. À l'école primaire de filles d'une douzaine de classes, il y avait dans ma classe de CM2 1/4 des 40 élèves qui avaient une année d'avance, 1/2 à l'âge normal et 1/4 ayant une ou deux années de retard.

En Terminale D, 8 ans plus tard, sur les 42 élèves, 1 (fils d'instit) avait 2 ans d'avance, presque la moitié avait une année d'avance, un petit quart était à l'âge exact et le reste avait entre une et deux années de retard. Je crois me rappeler qu'il n'y a eu qu'un ou deux échecs au bac.

Je viens de passer une heure sur les cahiers de CE2 de ma petite-fille, évaluations de Période 3 comprises et je soutiens et maintiens que la façon dont on transmet (ou pas) les connaissances aux élèves ne leur permet pas d'acquérir un bon niveau et, pire, dégoûte de l'instruction même les plus scolaires d'entre eux.
Cette enfant qui pourrait intellectuellement suivre une classe de CE2 ou de CM1 a à peu près, sauf en orthographe et en résolution de problèmes où c'est pire, le niveau qu'avaient mes élèves de CE1, même les moyens, à la même époque de l'année.

Akwabon DC a écrit:J'étais scolarisée dans une école primaire de la banlieue parisienne, ville nouvelle de 40 000 habitants, 2 immenses bidonvilles, un habité par des familles venues du Portugal, l'autre par des familles venues d'Algérie. À l'école primaire de filles d'une douzaine de classes, il y avait dans ma classe de CM2 1/4 des 40 élèves qui avaient une année d'avance, 1/2 à l'âge normal et 1/4 ayant une ou deux années de retard.

Je vous envie d'avoir encore une vision aussi claire de votre scolarité primaire.    
Pour moi, les contours en sont de plus en plus flous toutefois il ne me souvient pas que le nombre d'enfants ayant un an d'avance fut si important, mais bon...  

En Terminale D, 8 ans plus tard, sur les 42 élèves, 1 (fils d'instit) avait 2 ans d'avance, presque la moitié avait une année d'avance, un petit quart était à l'âge exact et le reste avait entre une et deux années de retard. Je crois me rappeler qu'il n'y a eu qu'un ou deux échecs au bac.

Je me dois d'ajouter qu'à ce niveau d'études en filière "classique", l'écrémage vers les CAP, BEP et autres voies d’apprentissage précoce, était déjà effectué.  

Dhaiphi a écrit:

Akwabon DC a écrit:J'étais scolarisée dans une école primaire de la banlieue parisienne, ville nouvelle de 40 000 habitants, 2 immenses bidonvilles, un habité par des familles venues du Portugal, l'autre par des familles venues d'Algérie. À l'école primaire de filles d'une douzaine de classes, il y avait dans ma classe de CM2 1/4 des 40 élèves qui avaient une année d'avance, 1/2 à l'âge normal et 1/4 ayant une ou deux années de retard.

Je vous envie d'avoir encore une vision aussi claire de votre scolarité primaire.    
Pour moi, les contours en sont de plus en plus flous toutefois il ne me souvient pas que le nombre d'enfants ayant un an d'avance fut si important, mais bon...  

En Terminale D, 8 ans plus tard, sur les 42 élèves, 1 (fils d'instit) avait 2 ans d'avance, presque la moitié avait une année d'avance, un petit quart était à l'âge exact et le reste avait entre une et deux années de retard. Je crois me rappeler qu'il n'y a eu qu'un ou deux échecs au bac.

Je me dois d'ajouter qu'à ce niveau d'études en filière "classique", l'écrémage vers les CAP, BEP et autres voies d’apprentissage précoce, était déjà effectué.  

J'ai le malheur d'avoir une mémoire complètement débile qui me fait me souvenir des petites choses bien plus que des grandes.

Oui, dans les filières classiques, l'écrémage était déjà effectué. Cela ne nous empêchait pas d'avoir, à côté des fils de profs, médecins, cadres sup, des enfants de cadres moyens, d'employés, d'artisans et d'ouvriers. Là aussi, ma mémoire d'éléphant affectif fait que je me souviens plutôt bien des familles des uns et des autres. Sans doute bien mieux que du programme de maths ou des sujets de dissertations de philo... Remarque, pour la philo, c'est normal, on n'en a pas une seule durant toute l'année scolaire ; celle du bac était la première !

Ah moi j'étais en primaire à la fin des années 80 et de mémoire personne n'avait d'année d'avance, et il y avait environ 1 redoublant par classe.

Oui, dans les années 80, le saut de classe était quasiment interdit. La doxa officielle, c'était que l'enfant souffrait et qu'il perdrait forcément son année d'avance par manque de maturité lorsqu'il serait au collège.

Et puis, l'école maternelle ne faisait plus du tout d'initiation à la lecture ou au calcul. Généralement, les enfants entraient au CP en n'ayant même pas appris à écrire leurs prénoms ni à lire les nombres (qu'on n'abordait qu'à partir du mois de novembre du CP).

Alors que lorsque j'étais enfant, dans les années 1960, les élèves qui entraient au CP presque lecteurs passaient tous au CE2 en fin d'année. Dans ma classe, nous étions deux ou trois, dans un quartier très pauvre.
Quand je suis arrivée dans la ville nouvelle, il y avait dans ma classe énormément de filles qui avaient commencé leur scolarité en Allemagne, dans des écoles françaises pour les enfants des troupes d'occupation qui venaient d'être démantelées.
Ces filles-là étaient très bonnes élèves et avaient toutes une année d'avance. Ne me demandez pas pourquoi.

Akwabon DC a écrit: Remarque, pour la philo, c'est normal, on n'en a pas une seule durant toute l'année scolaire ; celle du bac était la première !

Que dois-je comprendre ?
Que la pédagogie des années soixante-dix n'était pas ce qu'on aimerait nostalgiquement qu'elle fût ?!
Perso, on avait un prof thésard qui se souciait plus de sa thèse que de la préparation du bac. Certes érudit, apte à broder et à digresser, il ne nous a pas enseigné de méthodes de travail et je me suis complétement ramassé au bac (ce que j'aurais pu faire sans son aide).

Bon sur la 2 y a un reportage qui se passe dans une école juste à côté de chez moi.

il était très mignon ce reportage (vu avant que je ne vois ce message)

J'avais un an d'avance à l'école et j'étais loin d'être la seule. Ma soeur, qui est née en janvier, avait un an et demi d'avance mais elle a redoublé sa Seconde. Et deux de mes enfants ont pu prendre une année d'avance, même s'il a fallu discuter le bout de gras. Bizarrement, plus pour le grand qui est pourtant de janvier (et qui a donc techniquement 15 jours d'avance sur les plus jeunes de la classe supérieure) que pour la petite qui est de juillet.

Mais effectivement, je sais que c'est mal vu et qu'on se fait vite accuser d'avoir poussé les gosses et de leur avoir volé leur enfance.

En même temps, j'ai conseillé le saut de classe pour ma nièce, qui est brillante (celle de la tirade des cheveux roux, vous vous souvenez ? Au fait, j'ai vérifié, c'était un devoir sur table, donc toute suspicion d'aide parentale est écartée) et elle m'a dit récemment qu'elle en avait souffert tout son primaire, parce qu'elle n'avait plus de copines.

Alors, c'est compliqué.

Maintenant, elle finit brillamment sa Troisième et ça va beaucoup mieux.

Bien sûr que si c'est exceptionnel, on est le mouton noir et on peut mal le vivre. Mais si, dans une classe de CP, ou plutôt de CE1 maintenant, 2 ou 3 élèves se détachent nettement et passent directement au CM1 en fin d'année, ils se sentent forcément moins démunis que lorsque, de temps en temps, un seul enfant est soumis à cette procédure.

C'est bien possible. Je ne cherche pas à faire une généralité. Je suis juste embêtée parce que je me sens bête d'avoir donné un conseil qui a rendu la petite malheureuse.

salut les collègues, très fatiguée, un peu découragée avec mes dessins, je m'y suis remise aujourd'hui, juste un petit truc et puis j'ai essayé les Colorex pour voir, pas facile !
http://clairedebulle.blogspot.fr/2016/03/guitare.html

J'adore les colorex... Enfin ça fait des années que je n'en ai plus utilisées

C'est sympa. On l'entend presque quand elle joue.

Whaou ! Claire de Bulle, le retour !
Je m'inquiétais de cette absence qui se prolongeait...
Très, très chouette ce dessin ! Oh, I've got rhythm, I've got music !  

I got my man, who could ask for anything  more ?

C'est... c'est vrai tu l'aimes ce dessin ?
J'avais envie d'arrêter de dessiner parce que j'aime plus mes dessins je trouve qu'ils sont moches et que je dessine comme un bébé et que c'est même pas marrant du tout et que je veux fermer mon blog.

Ah non hein tu ne fermes pas ton Blog et tu arrêtes de pleurer tout de suite sinon je me fâche.

Phi a écrit:Ah non hein tu ne fermes pas ton Blog et tu arrêtes de pleurer tout de suite sinon je me fâche.

+ 1000000!!!