Dhaiphi a écrit: Zaubette a écrit:Je crois qu'il est impératif de mettre les élèves en situation de production d'écrit.
Si la volonté de bien faire n'est pas au rendez-vous, dictée ou pas, les résultats ne seront pas meilleurs.
Tout à fait, c'est pourquoi je vais plus loin que "la volonté de bien faire", j
'exige de bien faire, sans quoi, l'élève recommence tout.
2. Des situations quotidiennes d'écriture sans erreurTous les jours, je propose à mes CE1 une situation d'écriture avec l'exigence d'écriture sans erreur.
Pour que cela soit possible, il faut
alléger la tâche d'écriture.Il faut permettre à l'élève (qui est jeune lecteur - scripteur après tout) de se libérer cognitivement pour être capable de réfléchir à l'orthographe de ce qu'il écrit.
Je leur propose donc des situations inductrices où l'élève est guidé dans son écriture pour pouvoir rester vigilant.
Il s'agit d'écrits très courts.
Par exemple :
- je lui donne certains mots à partir desquels il va inventer une phrase
- je commence une phrase et il doit l'achever
- je termine une phrase et il doit inventer le début
- je donne une phrase minimale et l'élève doit ajouter des compléments (où ? quand ? pourquoi ?...)
- etc.
Il s'agit d'un
exercice de production d'écrit quotidien, je t'entends déjà, Mufab, qui me dis que ce n'est pas de la production d'écrits, ça !
Il s'agit de mettre l'élève en situation personnelle de production (contrairement à la dictée où le contenu ne lui est pas personnel) avec la tâche de faire attention à l'orthographe.
Le but est de continuer de stimuler la vigilance orthographique dans le but de l'automatiser dans tous les types d'écrit.
L'objectif principal n'est pas de mettre en valeur le style littéraire de l'élève, ses bonnes idées, la cohérence de son texte...Je ne me situe pas dans l'expression écrite proprement dite, mais plutôt dans un exercice d'écriture où l'élève réinvestit ce qu'il connait de l'orthographe des mots.
Concrètement : L'élève réfléchit à ce qu'il veut écrire, il peut consulter toute forme d'aide à disposition, puis il écrit sa phrase. Au cours de l'écriture, il doit se demander "est ce que je sais écrire ce mot ?", si oui, il l'écrit. Si non, il propose une orthographe et il souligne le mot, ce qui lui permettra de revenir dessus au cours de la relecture ou de demander de l'aide à un adulte.
Ensuite, l'élève effectue sa relecture (que je détaillerai dans la troisième partie de mon exposé) et je l'aide pour cela.
Si, quand j'arrive, il reste plus de 2 erreurs non identifiées par l'élève, c'est à dire, non soulignées, je ne le corrige pas. L'élève doit reprendre son texte ou recommencer.
J'ai fait ces écritures quotidiennes sans erreur l'année dernière, de novembre à juillet. A partir du mois de mars, j'ai proposé, en plus, des écritures longues, qui se rapprochent donc plus de l'expression écrite telle qu'on l'entend. Eh bien les résultats étaient très prometteurs. Vraiment. Les élèves continuaient d'exercer leur vigilance, ils s'interrogeaient sur l'orthographe des mots, ils mobilisaient leurs connaissances. Bien sûr, ce n'était pas parfait. En allongeant le texte, il y avait plus d'erreurs, mais ils n'écrivaient pas n'importe comment. J'ai considéré que mon but était atteint et j'ai convaincu ma collègue de continuer en CE2, ce qu'elle fait cette année.
J'ajoute un dernier point : il me parait essentiel que l'enseignant soit disponible pendant la phase d'écriture. Je pense donc qu'il faut faire ces écritures quotidiennes en petits groupes d'élèves, de 6 à 7 élèves. Dans le cas de classe à cours simple, il faudrait diviser la classe en 3 groupes qui tourneraient sur l'activité. Mais comme ce n'est pas long, 15 minutes maxi, ça me parait possible.