Boucles, pointes, ponts... le site Ecriture Paris !

Dhaiphi a écrit:Écrire au stylo-plume est-il la finalité ultime de cet apprentissage de la maîtrise de l'outyscripteur ?

Perso, au CM2, stylo-bille Reynolds 048 (pas le 045   ), très agréable à l'utilisation, ne bave pas, cahiers impeccables.

Je connais mal les Reynolds. De manière générale, je ne suis pas hyper fan des trucs ronds, pas terribles-terribles pour la prise en main. Mais je vais en acheter pour voir.

Perso, je ne trouve pas que le stylo à plume soit forcément le but ultime, mais quand j'écris une vraie lettre (ça m'arrive encore - rarement, mais ça m'arrive), je trouve que ça a une certaine douceur. Mais bon, je galère avec les écoles qui exigent le plume dès le CE1, voire dès le CP : pour certains gosses, c'est la galère.

gelsomina31 a écrit:Perso, je suis fan des GRIP2001 et des V5.  Mais je n'en vois jamais dans les classes où je passe.  

Je ne sais pas si là est la raison mais le prix est un facteur important lorsque l'on doit commander le matériel en tenant compte des crédits alloués par la mairie.  

Daiphi, je pense que l'usage  du stylo plume  est l'étape  du passage au collège.  C'est un avis très personnel que je ne veux imposer à personne (d'autant que cela fait un bail que je n'ai pas écrit avec un stylo plume...).  

Ce n'est pas moi qui l'ai dit.  

Je vois  le  stylo bille comme un outil pratique, quotidien alors que le stylo plume c'est l'outil des écrivains ou des écrivants.  Le petit luxe de ceux pour qui écrire plus qu'un mot en de communication est un art et un plaisir de la vie.  

J'entends bien ce point de vue naturellement.  
On est à la limite de la calligraphie et à ce niveau, l'utilisation de la plume n'est pas enseignée et réservée à une minorité d'esthètes.

Rikki a écrit: je ne suis pas hyper fan des trucs ronds, pas terribles-terribles pour la prise en main.

J'entends bien cet argument et j'y souscris.
Il est vrai que leurs qualités sont ailleurs et en particulier le prix pour un PE qui doit faire sa commande matériel.

mais quand j'écris une vraie lettre (ça m'arrive encore - rarement, mais ça m'arrive), je trouve que ça a une certaine douceur.

"rarement", pourquoi imposer un outil qui est utilisé rarement et obtenir des résultats plus ou moins discutables.
Des cahiers "sales" à cause d'utilisation du stylo-plume, j'en ai vu plus d'un.

Mais bon, je galère avec les écoles qui exigent le plume dès le CE1, voire dès le CP : pour certains gosses, c'est la galère.

Et à mon humble avis, le "certains" ne reflètent pas une minorité négligeable.

Le ministère de l’Éducation Nationale finit par capituler en publiant la circulaire 65-338 du 3 septembre 1965 sur l’apprentissage de l’écriture :
« Il convient de constater que, de nos jours, on utilise couramment une écriture cursive qui ne nécessite à aucun moment une pression différenciée de la main. Les traits ont une largeur uniforme et sont tracés d’un mouvement continu.
Il n’y a donc pas lieu d’interdire les instruments à réservoir d’encre, ni même les crayons bille qui procurent des avantages de commodité pratique, à condition qu’ils soient bien choisis, et qu’ils permettent sans effort excessif des doigts, du poignet et de l’avant-bras, d’obtenir progressivement une écriture liée, régulière et assez rapide.
Les maîtres veilleront toutefois au bon emploi de ces divers types d’instruments et feront apprendre les graphies correspondant à leur bon usage. »

Ce fut sans doute aussi la fin de nombreux calvaires :

Je trouve dommage de voir le stylo-plume devenir un outil d'artiste ou de collectionneur.
Si je ne me vois pas l'imposer à l'école, je me vois encore moins ne pas en faire la promotion, ni ne pas encourager les élèves qui souhaitent l'utiliser.

Rikki explique dans son article que certains élèves n'arrivent pas à écrire souplement au stylo à bille parce qu'il faut le tenir moins incliné qu'un crayon ou un stylo-plume. C'est ça, Rikki ?

Voui, c'est ça.

En fait, je préconise plutôt l'usage du roller, qui me semble avoir les avantages de l'un et de l'autre. Et ne pas en mettre partout !

gelsomina31 a écrit: je me vois encore moins ne pas en faire la promotion, ni ne pas encourager les élèves qui souhaitent l'utiliser.

Vous me la bâillez belle avec votre double négation. Votre attitude est clairement prosélyte, que cela soit claire !    

Akwabon DC a écrit:Rikki explique dans son article que certains élèves n'arrivent pas à écrire souplement au stylo à bille

Que l'on adapte le matériel pour un meilleur confort de l'élève soit mais il doit passer après la bonne tenue du cahier.
Et en cela, il n'est pas interdit de demander à ce que soit l'élève qui s'adapte à l'outyscripteur et non l'inverse.

Hum. Pour moi, les outils doivent s'adapter aux gens, non ?

Rikki a écrit:Hum. Pour moi, les outils doivent s'adapter aux gens, non ?

Dans l'absolu, très certainement... mais dans la pratique quotidienne, il est bon savoir s'adapter à ce qui est disponible et même d'en tirer le meilleur.

Ah mais je revendique mon prosélytisme scripteur!!!

Oui, mais tu ne refuserais pas à un gamin qui ferait de la rééduc de venir avec le stylo qu'il a choisi, si ?

J'ai le cas et j'avoue que ça m'agace.

Bien sûr  que non.  Je sais très bien l'importance affective  que peut avoir le choix de son outil scripteur pour chacun.  Jamais je n'imposerais le stylo plume à quiconque.  
Je voulais juste exprimer mon regret qu'il devienne un objet d'y passé ou un outil de sélection sociale.  

Je laisse mes élèves écrire avec l'outil qu'ils veulent, même le crayon de papier, tant que c'est lisible et le plus propre appliqué possible.

Rikki a écrit:J'ai le cas et j'avoue que ça m'agace.

Scéance de rééducation bienveillante chez mâme Rikki :

Mâme Rikki :
- Dis donc c'est quoi t-est-ce que cette m*rde ?  

Le futur rééduqué :
- Bin, c'est mon outyscripteur à moi que j'ai.

Clac ! Bruit sec d'un outyscripteur qui vient de terminer prématurément sa carrière.  

gelsomina31 a écrit:Je voulais juste exprimer mon regret qu'il devienne un objet d'y passé ou un outil de sélection sociale.  

Il fut un temps où existait une note d'écriture. Discriminant ou pas  ? A vous de voir....

Je laisse mes élèves écrire avec l'outil qu'ils veulent, même le crayon de papier, tant que c'est lisible et le plus propre appliqué possible.

Au crayon à papier ? Je suppose que son utilisation est réservé à quelque travail préparatoire.

"propre" n'est pas un terme à bannir et n'est en effet pas synonyme d'appliqué. Chaque terme doit être employé dans des contextes différents, voilà tout.

Question d'habitudes... Ici et actuellement, le crayon est la norme en P1, P2 (CP, CE1), parfois P3 (CE2). L'encre effaçable (stylo plume, stylo roller ou friction) suit en P3 à P6 (CE2 à 6e). En secondaire, certains gardent le plume ou le roller effaçable, d'autres écrivent au bic parce que ça fait "adulte"...

Personnellement, je n'ai jamais réussi le passage au bic: ça va pour une courte note, mais si je dois écrire plus, il me faut un stylo (plume) ou un roller, sinon j'ai des pâtés et mal à la main, parce que cette position plus verticale ne me convient pas...

CP et CE1, j'autorisais le crayon à papier. Mais il fallait que ce soit propre et bien présenté.

Je me doutais bien que ce n'était pas au CM.
Le problème des crayons à papier est qu'il s’épointent rapidement et que le trait s'épaissit en proportion.
L'utilisation correcte de la gomme et du taille-crayon est également très délicate à maitriser pour des petits.

J'ai remplacé la note d'écriture par la remarque sur l'écriture : Quand je sens qu'un élève fait des efforts particuliers pour bien écrire, je l'encourage.
Quand un élève est particulièrement brouillon, je l'encourage à écrire mieux.
Quand il ou elle persiste à ne faire aucun effort pour écrire proprement, je ressors l'obligation d'écrire au crayon de papier. En général les élèves, même en CE1, se reprennent et font un effort.

Autre cas, les phobiques du soin et de l'orthographe qui ne veulent pas utiliser le stylo pour ne pas laisser une trace indélébile de leurs erreurs : je les autorise s'ils le demande, à écrire au crayon de papier pour qu'ils puissent gommer et réécrire. Cela dit, si le travail est noté, je m'empresse d'utiliser mon V5 violet pour immortaliser la copie et rendre nul tout gommage d'après rendu de copie.


Vu vos réactions, vous seriez étonnés de voir combien les élèves isariens préfèrent le crayon de papier au stylo... serait-ce du à un usage intensif (qui dépasse mon contrôle) des fichiers de math et français divers?

gelsomina31 a écrit: Quand je sens qu'un élève fait des efforts particuliers pour bien écrire, je l'encourage.
Quand un élève est particulièrement brouillon, je l'encourage à écrire mieux.

Personne n'a mis en doute votre bienveillance.  

Quand il ou elle persiste à ne faire aucun effort pour écrire proprement, je ressors l'obligation d'écrire au crayon de papier. En général les élèves, même en CE1, se reprennent et font un effort.

Oui, ou bien encore, arracher la page afin de ne laisser nulle trace de tant de laideur.  

Autre cas, les phobiques du soin et de l'orthographe

Ah, oui... les phobiques... comme le ministre qui ne payait pas ses impôts... quelle tristesse !... comment la vie peut-elle ainsi vous accabler ?    

Vu vos réactions, vous seriez étonnés de voir combien les élèves isariens préfèrent le crayon de papier au stylo...

Je croyais, jusqu’à vous lire, que les élèves de l'Oise étaient des élèves oisifs.

Dhaiphi a écrit:Le problème des crayons à papier est qu'il s’épointent rapidement et que le trait s'épaissit en proportion.
L'utilisation correcte de la gomme et du taille-crayon est également très délicate à maitriser pour des petits.

J'adore, quel joli mot!
En arrivant dans le Sud j'ai découvert le verbe appointer et l'appointe crayon, mais je n'ai jamais entendu s'épointer!

Tinsel a écrit:J'adore, quel joli mot!

Le temps de tailler mon crayon qui s'est épointé et tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Camus, État de siège,1948, p. 219

Le dictionnaire est rempli de "jolis mots" prêts à réjouir les esprits curieux.
Malheureusement, peu à peu ils disparaissent, jugés désuets, et d'affreux anglicismes les remplacent.

Dhaiphi a écrit: (...)

Quand il ou elle persiste à ne faire aucun effort pour écrire proprement, je ressors l'obligation d'écrire au crayon de papier. En général les élèves, même en CE1, se reprennent et font un effort.

Oui, ou bien encore, arracher la page afin de ne laisser nulle trace de tant de laideur.  

Déjà tenté... marre de gaspiller du papier quand je peux faire refaire via un crayon de papier bien appointé et une gomme

Dhaiphi a écrit:

Vu vos réactions, vous seriez étonnés de voir combien les élèves isariens préfèrent le crayon de papier au stylo...

Je croyais, jusqu’à vous lire, que les élèves de l'Oise étaient des élèves oisifs.

On peut être oisif (adjectif) et Isarien (gentilé).

gelsomina31 a écrit:On peut être oisif (adjectif) et Isarien (gentilé).

Bon... s'ils sont oisifs mais gentillets, ça pourra aller.

Aujourd'hui, c'est ma prérentrée à moi toute seule, alors, j'ai pondu un article !

http://ecritureparis.fr/pour-les-enseignants/articles/95-l-ecriture-au-tableau-un-geste-professionnel-a-soigner

"L'écriture au tableau : un geste professionnel à soigner"

Je ne puis que te féliciter de t'intéresser à ce sujet.

On remarquera que Topaze devait exercer en classe secondaire car la graphie de la "Composition de morale" n'est guère normée.

Toutefois, je ne sais si ce sont les effets de quelque réchauffement climatique mais la population des tableaux noirs a une fâcheuse à régresser, remplacés qu'il sont par des patinoires de marque Velleda et assimilée.
Il m'est totalement impossible d'obtenir une écriture de qualité qui puisse servir de modèle sur un tel support.