Bon, si on est un vrai forum, va falloir qu'on s'empoigne un peu, parce qu'ici, c'est trop le pays des bisounours. Comme notre ami Troll12 semble en sommeil, j'ai décidé aujourd'hui de relancer le débat qui tue : les déterminants.
Pour ceux qui auraient loupé les 224 épisodes précédents, je résume : depuis quelques années, pied à pied, les gens du GRIP en général et Mâme Akwabon en particulier me convertissent à la pédagogie du GRIP. Chaque fois, ils gagnent un peu plus de terrain, m'entraînant un peu plus du côté obscur de la force.
Or, un tout petit pan de pédagogie résiste encore et toujours à l'envahisseur : le déterminant.
En tant que rééducatrice en écriture, je m'aventure assez souvent un peu au-delà de la simple fonction de rééducation du geste d'écriture, pour m'intéresser au langage écrit dans son ensemble. Pour ce faire, j'aborde les stratégies de copie, l'orthographe, et toutes ces choses-là. Nombre d'élèves de cycle 3 et de collège qui me sont amenés par leurs parents semblent totalement déboussolés face à une phrase du type "Maman prépare un gâteau au chocolat pour la fête de l'école" et incapables d'en analyser le moindre mot. Bien entendu, c'est embêtant pour l'orthographe grammaticale...
Bref, tout ce très long préambule pour dire que j'utilise la "fiche de détective" mise au point par Phi () et que je me trouve à chaque fois coincée face à des gamins qui regardent le mot "article" comme s'ils le voyaient pour la première fois de leur vie.
Donc, j'ai refait la fiche en remplaçant "article" par "déterminant" et ça va nettement mieux pour plusieurs raisons :
1. Les gamins connaissent le mot. C'est celui des livres et des programmes.
2. Ca m'évite d'avoir le choix entre laisser de côté les mots comme "son, sa, ce, cette" ou bien leur donner un vocabulaire technique difficile (adjectifs possessifs ou démonstratifs)
3. Je continue à trouver ça plus cohérent, plus facile en tout cas, de leur faire remarquer la prééminence du groupe "déterminant + nom + adjectif qualificatif" que du groupe "article ou adjectif possessif ou démonstratif + nom + adjectif qualificatif.
4. J'ai appris moi-même avec les adjectifs qualificatifs / démonstratifs et ça m'a toujours semblé très compliqué, et quand j'étais au collège une prof moderne a parlé de déterminants et ça m'a éclairé la chose. Bon, cette dernière raison est un peu minable, mais je suis sûre qu'elle joue.
5. J'ai appris récemment qu'en fait, les articles font partie de la catégorie des adjectifs. C'est plus logique comme ça, mais ça rajoute quand même une couche de complication.
Pour le moment, le seul argument vraiment marquant que j'ai lu en faveur de la terminologie du GRIP est que si on pousse à l'extrême, on ne fait plus la différence entre "des" et "quelques", qui seraient tous deux des déterminants indéfinis. Mais cet argument ne me semble pas central, dans la mesure où on utilise quand même le terme d'article, sauf que c'est un terme spécifique du générique "déterminants", au lieu d'être un terme spécifique du générique "adjectifs".
La grammairienne avec qui on a travaillé pour Archilecture disait qu'à son sens, l'unification aurait dû se faire dans l'autre sens, "ces" devenant un article démonstratif et "ses" un article possessif. Là, je suis entièrement d'accord avec elle, mais on ne peut pas refaire le monde à sa guise. Et, pour le coup, les indéfinis auraient été un peu sur le carreau...
Bref, je relance la polémique ! Qu'en pensez-vous ?
Pour ceux qui auraient loupé les 224 épisodes précédents, je résume : depuis quelques années, pied à pied, les gens du GRIP en général et Mâme Akwabon en particulier me convertissent à la pédagogie du GRIP. Chaque fois, ils gagnent un peu plus de terrain, m'entraînant un peu plus du côté obscur de la force.
Or, un tout petit pan de pédagogie résiste encore et toujours à l'envahisseur : le déterminant.
En tant que rééducatrice en écriture, je m'aventure assez souvent un peu au-delà de la simple fonction de rééducation du geste d'écriture, pour m'intéresser au langage écrit dans son ensemble. Pour ce faire, j'aborde les stratégies de copie, l'orthographe, et toutes ces choses-là. Nombre d'élèves de cycle 3 et de collège qui me sont amenés par leurs parents semblent totalement déboussolés face à une phrase du type "Maman prépare un gâteau au chocolat pour la fête de l'école" et incapables d'en analyser le moindre mot. Bien entendu, c'est embêtant pour l'orthographe grammaticale...
Bref, tout ce très long préambule pour dire que j'utilise la "fiche de détective" mise au point par Phi () et que je me trouve à chaque fois coincée face à des gamins qui regardent le mot "article" comme s'ils le voyaient pour la première fois de leur vie.
Donc, j'ai refait la fiche en remplaçant "article" par "déterminant" et ça va nettement mieux pour plusieurs raisons :
1. Les gamins connaissent le mot. C'est celui des livres et des programmes.
2. Ca m'évite d'avoir le choix entre laisser de côté les mots comme "son, sa, ce, cette" ou bien leur donner un vocabulaire technique difficile (adjectifs possessifs ou démonstratifs)
3. Je continue à trouver ça plus cohérent, plus facile en tout cas, de leur faire remarquer la prééminence du groupe "déterminant + nom + adjectif qualificatif" que du groupe "article ou adjectif possessif ou démonstratif + nom + adjectif qualificatif.
4. J'ai appris moi-même avec les adjectifs qualificatifs / démonstratifs et ça m'a toujours semblé très compliqué, et quand j'étais au collège une prof moderne a parlé de déterminants et ça m'a éclairé la chose. Bon, cette dernière raison est un peu minable, mais je suis sûre qu'elle joue.
5. J'ai appris récemment qu'en fait, les articles font partie de la catégorie des adjectifs. C'est plus logique comme ça, mais ça rajoute quand même une couche de complication.
Pour le moment, le seul argument vraiment marquant que j'ai lu en faveur de la terminologie du GRIP est que si on pousse à l'extrême, on ne fait plus la différence entre "des" et "quelques", qui seraient tous deux des déterminants indéfinis. Mais cet argument ne me semble pas central, dans la mesure où on utilise quand même le terme d'article, sauf que c'est un terme spécifique du générique "déterminants", au lieu d'être un terme spécifique du générique "adjectifs".
La grammairienne avec qui on a travaillé pour Archilecture disait qu'à son sens, l'unification aurait dû se faire dans l'autre sens, "ces" devenant un article démonstratif et "ses" un article possessif. Là, je suis entièrement d'accord avec elle, mais on ne peut pas refaire le monde à sa guise. Et, pour le coup, les indéfinis auraient été un peu sur le carreau...
Bref, je relance la polémique ! Qu'en pensez-vous ?