Et en 2014/2015 ?

Oui, il faut savoir garder une distance et rester à notre place d'enseignant. Nous ne sommes ni psy, ni médecin, ni assistante sociale... Ils faut savoir passer à la main aux personnes adaptés, savoir alerter les bonnes personnes...

Gordon a voulu transposer la psychothérapie centrée sur la personne de Rogers dans la sphère éducative, puis pédagogique. Mais je trouve qu'il en oublie ce que sont réellement des enfants. Aux USA les familles qui ont appliqué à la lettre ses conseils à la maison, ce sont retrouvées avec des enfants tyrans...

Oui, déjà que le Richoz oublie à peu près totalement la maternelle, le bouquin de Gordon avait l'air de s'adresser surtout aux profs de fac et de lycée...

Richoz parle dans un contexte suisse où la maternelle n'existe pas non plus...

coindeparadis a écrit:Gordon a voulu transposer la psychothérapie centrée sur la personne de Rogers dans la sphère éducative, puis pédagogique. Mais je trouve qu'il en oublie ce que sont réellement des enfants. Aux USA les familles qui ont appliqué à la lettre ses conseils à la maison, ce sont retrouvées avec des enfants tyrans...

On est passé de l'enfant est une personne, de Dolto, à l'enfant est un adulte miniature.

Mais vous avez lu son bouquin et les exemples décrits ? Je trouve que c'est plus parlant que les grandes lignes qui peuvent paraitre extrêmes. Ses trucs d'écoute d'active et de résolution de conflit s'appliquent pas dans toutes les situations (genre gamin en crise, no way...).

C'est principalement ce que je fais en classe pourtant je suis considérée comme un tyran par tous mes collègues et comme une prof très stricte par les parents   

MmeCyndy a écrit:Mais vous avez lu son bouquin et les exemples décrits ?  

Moi oui et quelques principes me sont effectivement restés, mais j'ai quand même préféré le Richoz

J'ai lu Gordon. Pas Richoz.

Oui toi je sais, Phi hihi  

Mais alors si vous avez lu, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ? J'aimerais bien savoir

Moi aussi, je l'ai lu en entier.

Concrètement, comment fais-tu Cyndy?
Car dans le bouquin, les exemples sont assez irréalistes option Bisounours je trouve.

(Il serait peut-être intéressant de scinder ce sujet pour faire un sujet dédié à la gestion de classe.)

Je mets tout en spoiler, c'est long. Si vous êtes pas d'accords, je suis ouverte à la critique, vous gênez pas  

Spoiler:

Perso, je suis très ouverte à la discussion, je suis même aller chercher mon livre de Gordon pour y remettre le nez.
Bon, je vais lire ta prose.

Ce qui m'avais beaucoup "choqué" dans le livre de Gordon (je viens d'y remettre le nez), c'est qu'il passe la moitié de l'ouvrage à diaboliser/caricaturer de manière absolument ridicule l’autorité et les sanctions (qui rend débile, agressif, drogué et criminel), et ensuite il nous présente sa méthode comme la panacée absolue à tous les maux de la Terre et qui rendrait les gens bons, respectueux, angélique et en pleine santé.
Cela enlève beaucoup de crédibilité à son propos à mes yeux. Cela donne un aspect de religiosité  et de dogme avec foi aveugle qui me donne des frissons d'horreur.

Mais revenons à tes exemples.
Pour l'écoute active, j'essaie de la pratiquer depuis longtemps, avant même d'en connaître le mot. Le principe est antérieur à Gordon, moi je l'ai découvert dans le livre "Tout se joue avant 6 ans" de Fitzhugh Dodson qui appelait ça l'écoute empathique si ma mémoire est bonne.
Sans doute les spécialistes me diront que ça n'a rien à voir, que je suis idiote et que je mélange tous, mais à mes yeux de néophyte, les deux principes jouent sur le même tableau.


Les messages en Je, c'est la même chose que les messages clairs, non?
Lors de mon passage à l'iufm, on nous a inculqué la dépersonnalisation et le tabou du "je" de l'enseignant. Lors de la formation initiale, on nous fait bien comprendre que notre "je" n'existe pas en classe, que notre avis, nos états d'âme n'ont rien à faire face aux élèves.
Personnellement j'ai mis du temps à assumer de dire je en classe  (par exemple : "je suis la maîtresse, je ne suis pas d'accord." face à un élève qui faisait n'importe quoi en classe).



Pour l'établissement des règles, je préfère le Richoz sur ce point... Plus clair je trouve. Les règles sont imposées et tournées de manière impersonnelles.
ex. La classe est un lieu de travail.
Les élèves sont d'accord avec cette règle et ils sont capable de dire ce qui entre ou pas dans ce qui est acceptable dans cadre de cette règle, je me contente de fixer le niveau de tolérance (très bas en fait)...

J'ai l'impression qu'on se rapproche sur presque tous les points   Je me demandais d'ailleurs comment j'aurais réagi à ta place par rapport au spectacle et sérieux, bravo d'avoir osé parler de ce que ça t'a fait. Je pense que ça peut être la pire des punitions que de devoir faire face à ses responsabilités dans ce genre de cas   

C'est vrai qu'il m'arrive de sanctionner, et là je respecte pas tout, ce qui était pas mon but non plus, mais j'aimais bien l'idée d'ensemble et les exemples du bouquins. Par contre la sanction est toujours donnée dès le départ, je donne pas de punitions trouvées sur le coup pour une situation qui arriveraient comme ça. Si je suis prise au dépourvu, je m'accorde un petit temps de réflexion pour trouver le meilleur moyen de marquer l'élève. La punition fait rarement partie du truc, en fait. Dans le cas de cette élève, elle devait être sanctionnée par le règlement intérieure de l'école, personnellement, je ne pense pas que je l'aurais punie, j'ai eu le sentiment qu'elle s'était largement punie toute seule. D'ailleurs elle n'a jamais recommencé.

Pour les règles de classe, je suis sans doute chelou mais j'en ai que trois :

- Faire toujours de son mieux (règle n°1, je déteste les élèves qui foutent rien, je suis capable de retourner leur bureau contre un mur et de les ignorer pendant 1 semaine *mais toujours en expliquant mon ressenti   )
- Faire preuve de respect (et j'explique dès le départ tout ce que comprend ce mot : envers les autres, le matériel, l'école, le directeur, etc).
- Parler en français (règle sans doute bizarre en France ahahah ! Essentiel dans mon cas).

Puis c'est tout. Mais on travaille beaucoup sur le respect, le savoir-vivre, l'expression de nos opinions, certains diraient que j'y passe trop de temps. Seulement, quand on rencontre d'autres classes en ville ou ailleurs, je suis fière de ma petite troupe de sauvageons   

Tu vois, ce que tu disais à propos des trucs bisounours (ET JE NE DIS PAS ÇA PAR RAPPORT À TOI   ), c'est un commentaire que j'ai ultra souvent quand je parle de ma classe que ce soit sur FB ou en vrai. Les gens me disent que j'ai VRAIMENT de la chance et que pour eux ça se passerait jamais comme ça, même pas en rêve, que ça doit venir du pays, de la ville, ou de l'eau   Ça me touche un petit peu et je me retiens toujours (mais pas aujourd'hui) de rappeler que nos 5ème actuels ont fait fuir une prof, qu'ils ont appris à lire avec moi en 6ème, qu'ils se sont battus en classe lors de mon premier jour et surtout, que la majorité sont des immigrés défavorisés qui vivent avec un tuteur ou un seul parent toujours absent. Ce que j'essaie de dire, c'est qu'on peut arriver à de chouettes choses parfois, même quand la situation a l'air vraiment pourrie, en utilisant des méthodes de gentils petits hippies     

Pour l'écoute active, j'essaie de la pratiquer depuis longtemps, avant même d'en connaître le mot. Le principe est antérieur à Gordon, moi je l'ai découvert dans le livre "Tout se joue avant 6 ans" de Fitzhugh Dodson qui appelait ça l'écoute empathique si ma mémoire est bonne.
Sans doute les spécialistes me diront que ça n'a rien à voir, que je suis idiote et que je mélange tous, mais à mes yeux de néophyte, les deux principes jouent sur le même tableau.

C'est aussi un dérivé de Rogers...

MmeCyndy a écrit:J'ai l'impression qu'on se rapproche sur presque tous les points   Je me demandais d'ailleurs comment j'aurais réagi à ta place par rapport au spectacle et sérieux, bravo d'avoir osé parler de ce que ça t'a fait. Je pense que ça peut être la pire des punitions que de devoir faire face à ses responsabilités dans ce genre de cas   

Je ne les ai pas sanctionnés, j'ai considéré que le laïus suffisait...

C'est vrai qu'il m'arrive de sanctionner, et là je respecte pas tout, ce qui était pas mon but non plus, mais j'aimais bien l'idée d'ensemble et les exemples du bouquins. Par contre la sanction est toujours donnée dès le départ, je donne pas de punitions trouvées sur le coup pour une situation qui arriveraient comme ça. Si je suis prise au dépourvu, je m'accorde un petit temps de réflexion pour trouver le meilleur moyen de marquer l'élève. La punition fait rarement partie du truc, en fait. Dans le cas de cette élève, elle devait être sanctionnée par le règlement intérieure de l'école, personnellement, je ne pense pas que je l'aurais punie, j'ai eu le sentiment qu'elle s'était largement punie toute seule. D'ailleurs elle n'a jamais recommencé.

Pour les règles de classe, je suis sans doute chelou mais j'en ai que trois :

- Faire toujours de son mieux (règle n°1, je déteste les élèves qui foutent rien, je suis capable de retourner leur bureau contre un mur et de les ignorer pendant 1 semaine *mais toujours en expliquant mon ressenti   )
- Faire preuve de respect (et j'explique dès le départ tout ce que comprend ce mot : envers les autres, le matériel, l'école, le directeur, etc).
- Parler en français (règle sans doute bizarre en France ahahah ! Essentiel dans mon cas).

Puis c'est tout. Mais on travaille beaucoup sur le respect, le savoir-vivre, l'expression de nos opinions, certains diraient que j'y passe trop de temps. Seulement, quand on rencontre d'autres classes en ville ou ailleurs, je suis fière de ma petite troupe de sauvageons   
 

Moi j'en ai onze (honte à moi):
La classe est un lieu de travail.
Les élèves obéissent  à l'enseignante.
Chaque élève a le droit d'apprendre.
L'enseignante a le devoir et le droit d'enseigner.
Chacun est capable et a de la valeur.
Chacun doit se sentir en sécurité pour travailler.
Chacun respecte et aide l'autre.
Chacun lève la main pour demander  la parole.
Lorsque quelqu'un s'exprime, chacun l'écoute.
Chacun respecte l'horaire et le matériel.
Chacun fait ses devoirs consciencieusement.

Ce sont celles du Richoz. Je ne me suis pas cassé la tête.  
Je sanctionne rarement sur le moment, je donne un carton rouge et on en parle calmement à la récré suivante, en "privé". En général, pas besoin de sanctionner ensuite (sauf infraction grave.)
Je passe aussi beaucoup de temps autour du respect des règles de vie.

MmeCyndy a écrit:
Tu vois, ce que tu disais à propos des trucs bisounours (ET JE NE DIS PAS ÇA PAR RAPPORT À TOI   ), c'est un commentaire que j'ai ultra souvent quand je parle de ma classe que ce soit sur FB ou en vrai. Les gens me disent que j'ai VRAIMENT de la chance et que pour eux ça se passerait jamais comme ça, même pas en rêve, que ça doit venir du pays, de la ville, ou de l'eau   Ça me touche un petit peu et je me retiens toujours (mais pas aujourd'hui) de rappeler que nos 5ème actuels ont fait fuir une prof, qu'ils ont appris à lire avec moi en 6ème, qu'ils se sont battus en classe lors de mon premier jour et surtout, que la majorité sont des immigrés défavorisés qui vivent avec un tuteur ou un seul parent toujours absent. Ce que j'essaie de dire, c'est qu'on peut arriver à de chouettes choses parfois, même quand la situation a l'air vraiment pourrie, en utilisant des méthodes de gentils petits hippies     

Ce n'est pas la méthode que je traite de bisounours mais les exemples donnés dans le bouquin, qui sonnent tellement faux, surtout après 120 pages de "la sanction c'est le maaaaaallll."

coindeparadis a écrit:

Pour l'écoute active, j'essaie de la pratiquer depuis longtemps, avant même d'en connaître le mot. Le principe est antérieur à Gordon, moi je l'ai découvert dans le livre "Tout se joue avant 6 ans" de Fitzhugh Dodson qui appelait ça l'écoute empathique si ma mémoire est bonne.
Sans doute les spécialistes me diront que ça n'a rien à voir, que je suis idiote et que je mélange tous, mais à mes yeux de néophyte, les deux principes jouent sur le même tableau.

C'est aussi un dérivé de Rogers...

C'est qui Rogers?

C'est lui :
http://www.psychologies.com/Culture/Philosophie-et-spiritualite/Maitres-de-vie/Carl-R-Rogers
Son ouvrage majeur est "le développement de la personne". Mais en pédagogie il a aussi écrit ceci auquel j'adhère beaucoup moins.
http://www.dunod.com/sciences-sociales-humaines/autres-ouvrages-de-psychologie-et-societe/liberte-pour-apprendre
Je précise que ce psychologue clinicien ne travaillait pas avec des enfants.

Je ne connaissais pas, je vais regarder.

Tiens, une question.
Qu'est-ce que vous donnez comme travail à la maison aux élèves?

Moi, cette année je ne donnais que des leçons à apprendre/réviser et de la lecture. Mais  je me suis rendue compte qu'au fil du temps les élèves (environ la moitié) ne les faisaient plus car comme je ne pouvais pas vérifier facilement qu'ils les avaient fait ou non (donc difficile de sanctionner) alors ils ne se donnaient plus la peine de les faire... ce qui donnait des évals catastrophiques (certain découvrait qu'il y avait éval quand je donnais le sujet en classe, alors que c'était dans les devoirs depuis une semaine...), des lectures à haute voix censées être préparées lues devant la classe en hachant tous les mots...

Pourtant il y a l'aide au devoir gratuite à l'école, je ne donne pas énormément de travail, toujours une semaine à l'avance...

Pour l'année prochaine, je ne sais pas quoi faire.
Solution 1 : je ne donne plus rien. Mais en CM2 ce n'est pas un service à leur rendre, la 6e c'est un peu plus qu'un page de lecture donnée une semaine à l'avance qu'ils vont avoir...
Solution 2 : une réunion avec les parents pour les sensibiliser au travail personnel de leur progéniture (car bon, si la moitié des zozos ne fait pas ses devoirs, c'est que les parents s'en fichent complètement aussi, non? ) Mais bon, les parents qui s'en fichent ne viendront pas à la réunion non plus.
Solution 3 : avoir dans les devoirs un petit travail écrit, c'est facile de voir si c'est fait et de sanctionner en cas de devoir non fait. Mais les devoirs écrits, c'est interdit.

Volubilys la patate a écrit:Tiens, une question.
Qu'est-ce que vous donnez comme travail à la maison aux élèves?

Moi, cette année je ne donnais que des leçons à apprendre/réviser et de la lecture. Mais  je me suis rendue compte qu'au fil du temps les élèves (environ la moitié) ne les faisaient plus car comme je ne pouvais pas vérifier facilement qu'ils les avaient fait ou non (donc difficile de sanctionner) alors ils ne se donnaient plus la peine de les faire... ce qui donnait des évals catastrophiques (certain découvrait qu'il y avait éval quand je donnais le sujet en classe, alors que c'était dans les devoirs depuis une semaine...), des lectures à haute voix censées être préparées lues devant la classe en hachant tous les mots...

Pourtant il y a l'aide au devoir gratuite à l'école, je ne donne pas énormément de travail, toujours une semaine à l'avance...

Pour l'année prochaine, je ne sais pas quoi faire.
Solution 1 : je ne donne plus rien. Mais en CM2 ce n'est pas un service à leur rendre, la 6e c'est un peu plus qu'un page de lecture donnée une semaine à l'avance qu'ils vont avoir...
Solution 2 : une réunion avec les parents pour les sensibiliser au travail personnel de leur progéniture (car bon, si la moitié des zozos ne fait pas ses devoirs, c'est que les parents s'en fichent complètement aussi, non? ) Mais bon, les parents qui s'en fichent ne viendront pas à la réunion non plus.
Solution 3 : avoir dans les devoirs un petit travail écrit, c'est facile de voir si c'est fait et de sanctionner en cas de devoir non fait. Mais les devoirs écrits, c'est interdit.

Un petit travail écrit, pour ma part, de façon quasi systématique. La principale raison : pour le faire, il faut avoir au moins la leçon sous les yeux (donc elle a été lue); d'autre part, le mini exo (une question, une opération, un exercice à trous..., réalisable en 5 minutes) permet à l'élèves, et à ses parents-tuteurs... de vérifier que la leçon a été comprise.

Il s'agit juste de bien l'expliquer à la réunion de rentrée, et ça passe tout seul auprès des parents. Et à la moindre contestation ou référence à la loi de 56 (ce qui n'est jamais arrivé), je préciserai d'une part que cet exercice quotidien n'est pas obligatoire, que si l'enfant est fatigué, il n'y aura pas de sanction, mais qu'il est juste très utile pour faire du lien et pour relancer la notion le lendemain.
D'autre part, que la réussite à cet exercice n'est pas obligatoire, et que si une majorité d'enfants échoue, cela me donne un bon indicateur de la difficulté. Donc qu'il est dommage de faire "à la place de".
Voilà.
Comme j'y crois vraiment, à l'utilité des devoirs à la maison (dosés), ça passe.

Ils concrètement tu fais comment? Ils ont un cahier exprès? Tu vérifies comment?

ça mériterait un sujet à part   
Moi j'ai des petits alors ce n'est pas la même chose...
Cette année j'étais plutôt contente de mon système (chez moi beaucoup de familles très peu ou pas du tout impliquées, parfois tout simplement parce que personne ne sait lire/ne maîtrise le français à la maison )
-Leçons de grammaire/orthographe grammaticale à apprendre dans le manuel, chaque semaine: le matin suivant, je faisais le "quizz éclair" qui consistait simplement à poser les questions du "pour apprendre la leçon". Ceux qui donnaient la bonne réponse avaient un bon point. Bon, l'inconvénient ce sont les petites crises de "tu m'as pas interrogé maîtresse c'est pas juuuuuuuuste" mais comme il y avait plusieurs questions (et donc plusieurs gagnants) chaque jour, chacun passait tout de même régulièrement, donc ça allait.
-Conjugaison : une par semaine à partir de la fin de la période 2 je crois. Pour vérifier c'est simple, il y avait une évaluation par semaine, mais en plus pour s'entrainer je faisais de temps en temps un quizz-conjugaison, en lançant mon " dé des pronoms " sur les tables... L'élève sur lequel ça tombait devait m'épeler le verbe du jour au temps du jour et à la personne désignée par le dé... Toujours la même chose, un bon point pour récompenser les gagnants.
-orthographe : 10 mots réguliers par semaine (5 pour les plus à la traine - et certains parents des enfants qui n'avaient que 5 mots trouvaient encore que c'était difficile quand même) je vérifiais via la dictée de mots du lundi.
-mathématiques: tout un tas de jeux de calcul mental en rituel le matin étaient censés faire que les élèves n'aient pas à apprendre par cœur chez eux. Cela étant régulièrement je prévenais qu'il y aurait une évaluation sur telle(s) table(s) de multiplication et donc ils devaient revoir chez eux. J'avais aussi un truc un peu plus borderline : des exercices d'entrainement que je donnais à faire du mardi pour le jeudi sur des petits coupons détachables. Normalement les élèves les mettaient une fois complétés dans le "bac de correction" et ceux qui étaient parfaitement réussis valaient un bon point... Le truc c'est que quand j'ai recommencé à avoir mon inspection sur le dos, je me suis dit que ça pouvait être très mal pris, donc je l'ai fait de plus en plus rarement... à la fin de l'année je m'y suis remise parce qu'en fait les enfants aimaient bien le principe, et beaucoup de parents aussi. En plus les fois où j'ai fait des évaluations alors que je ne faisais plus trop faire ces petits exercices facultatifs d'entrainement, certaines familles me sont un peu tombées dessus en pensant que je n'avais jamaiiiiis vu telle ou telle technique opératoire en classe   
Bon, en vrai ce ne sont pas des exercices obligatoires, il n'y a jamais de sanction si ce n'est pas fait et même c'est tellement rapide que les gamins peuvent quasi les faire en classe après avoir terminé leur travail donc bon...

Du coup ça faisait un rythme soutenu mais il me semble que ça n'était pas non plus infaisable même par un enfant pas aidé à la maison... En plus je faisais l'aide aux devoirs 3 heures par semaine puis 2, puis plus du tout quand on n'a plus eu d'heures... Donc je prenais en priorité les élèves qui en avaient besoin (je n'ai pas pris petit-dur et j'ai vite arrêté de prendre Azimuté parce que leur présence n'était pas compatible avec une heure sereine et efficace pour le reste du groupe   ) et je leur apprenais comment ils pouvaient faire seuls leur travail... A la fin de l'année, ils sortaient d'eux-même leur ardoise pour copier les mots ou les conjugaison avec puis sans modèle, se récitaient les tables entre eux, ...
Et j'en profitais en plus pour faire un peu de lecture à voix haute avec ceux qui en avaient le plus besoin.

Volubilys la patate a écrit:Ils concrètement tu fais comment? Ils ont un cahier exprès? Tu vérifies comment?

Oui il y a un "cahiers de devoirs" où l'on note ce qu'il y a à faire et où l'on fait l'exo.
(Je ne donne ni agenda, ni cahier de textes. Ceux qui en achètent un de leur propre chef peuvent l'utiliser, mais ils conservent le "cahier rouge" pour les exercices.)

Je vérifie* de temps en temps, et l'on corrige rapidement au début de la séance.

* C'est surtout pour relancer la machine. Je ne sanctionne pas, mais je donne un bravo de temps en temps à ceux qui l'on fait sérieusement. Je soupire un peu quand la moitié de la classe ne l'a pas fait, mais ne vais pas plus loin. Je leur redis de temps en temps l'importance de ce petit effort quotidien. Mais, un peu dans la philosophie de Daiphi : on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif. Alors ceux qui ne les font pas : "tant pis pour eux".

Comme Mufab !

Sauf que je n'ai pas de budget pour des cahiers.

Mes élèves font leurs devoirs écrits dans le cahier d'essais.