Bienvenue chez les P'tits !

Petit coup de gueule :

J'ai un nom, un prénom

Je continue à expliquer comment on se sert d'un manuel de lecture au CE1 :

CE1 : Lecture et Expression au quotidien

Naturellement, il faut comprendre comment l'auteur conçoit l'utilisation de son ouvrage avant de s'en affranchir.

Ben oui... On revient de très très loin, vous savez. Encore l'année dernière, mon Jo des Montagnes, au CM2, lisait à la maison pendant les vacances scolaires un livre dont sa classe parlerait ensuite pendant le temps scolaire, mais "pas toutes les semaines parce qu'on n'a pas toujours le temps"...
Pour ce Jo, ce n'était pas très grave, il lit bien et aime lire, mais pour ceux qui lisent mal et, de ce fait, n'aiment pas lire ?... J'en viens à regretter le directeur dont j'assurais la décharge dans les années 1980, avec sa Roulotte du Bonheur et ses fiches bristol avec les questions écrites en rouge et les réponses que les élèves devaient donner à l'oral (au mot près) écrites en vert, tous les après-midis en entrant en classe pendant 30 minutes.

Sans oublier les 25 règles en métal qui frappaient les tables à chaque erreur de l'élève lecteur ? Euh si ! Ça, on peut l'oublier ! Je me demande si la proportion de cardiaques n'est pas plus importante chez ses anciens élèves (les premiers doivent commencer à n'être plus tout jeunes) que dans le reste de la population, tout de même...

Akwabon DC a écrit:les questions écrites en rouge et les réponses que les élèves devaient donner à l'oral (au mot près) écrites en vert, tous les après-midis en entrant en classe pendant 30 minutes.

On peut en effet concevoir d'enrichir les réponses au niveau du vocabulaire, de les faire reformuler afin de leur donner une structure grammaticale correcte, mais de là à prévoir une réponse unique en amont...

Sans oublier les 25 règles en métal qui frappaient les tables à chaque erreur de l'élève lecteur

Les apprenant sont friands de rituels qui sans nul doute les rassurent, ainsi que leur maître...
On peut supposer que ce dernier souhaitait maintenir l'attention de tous pendant la lecture d'un seul mais effectivement on peut s'interroger sur les effets secondaires.

Un petit peu d'EPS ?

EPS : MS à CE1 (1)

ce domaine qui me paraît quant à moi fondamental

Ah oui quand même ! Aussi fondamental que le Lire, Ecrire et Compter et plus que l'histoire, la géographie, les sciences, les arts ?
Je n'ignore pas que pour le petiot les activités d'EPS sont importantes pour le Lire, Ecrire et Compter et toussa. Mais ensuite et pour les plus grands avons-nous la possibilité de mener de front l'acquisition de la mens sana et du corpore sano ? Vous me direz qu'il ne faut pas choisir entre l'intellectuel rachitique et le sportif acculturé mais prendre chacun et le faire progresser avec modestie mais ambition, en espérant donner à l'intellectuel le gout du sport et au sportif celui de la culture. Très certainement... mais j'ai l'impression, et on peut le regretter, que l'on attend de nous que nous assumions avant tout la seconde proposition.

Akwabon DC a écrit:Un petit peut d'EPS ?

EPS : MS à CE1 (1)

20 minutes d'E.P.S tous les jours c'est chouette. Cela permet en plus de mieux connaître la personnalité de nos élèves.

Qui sera Superchampion (il court et calcule vite, il frappe fort, il est beau, le sport à l'école c'est naze, ça vaut pas le foot!!) et Tesplusmacopine (Si jamais tu ne me choisis pas comme partenaire, je ne te parle plus pendant 10 minutes à la prochaine récré) cette année ?

mélénios a écrit: Cela permet en plus de mieux connaître la personnalité de nos élèves.

Il est vrai que je n'avais pas pensé à cet argument.

Dhaiphi a écrit:

ce domaine qui me paraît quant à moi fondamental

Ah oui quand même ! Aussi fondamental que le Lire, Ecrire et Compter et plus que l'histoire, la géographie, les sciences, les arts ?
Je n'ignore pas que pour le petiot les activités d'EPS sont importantes pour le Lire, Ecrire et Compter et toussa. Mais ensuite et pour les plus grands avons-nous la possibilité de mener de front l'acquisition de la mens sana et du corpore sano ? Vous me direz qu'il ne faut pas choisir entre l'intellectuel rachitique et le sportif acculturé mais prendre chacun et le faire progresser avec modestie mais ambition, en espérant donner à l'intellectuel le gout du sport et au sportif celui de la culture. Très certainement... mais j'ai l'impression, et on peut le regretter, que l'on attend de nous que nous assumions avant tout la seconde proposition.

il ne faut pas choisir entre l'intellectuel rachitique et le sportif acculturé mais prendre chacun et le faire progresser avec modestie mais ambition, en espérant donner à l'intellectuel le gout du sport et au sportif celui de la culture.

mélénios a écrit:

Akwabon DC a écrit:Un petit peu d'EPS ?

EPS : MS à CE1 (1)

20 minutes d'E.P.S tous les jours c'est chouette. Cela permet en plus de mieux connaître la personnalité de nos élèves.

Qui sera Superchampion (il court et calcule vite, il frappe fort, il est beau, le sport à l'école c'est naze, ça vaut pas le foot!!) et Tesplusmacopine  (Si jamais tu ne me choisis pas comme partenaire, je ne te parle plus pendant 10 minutes à la prochaine récré)   cette année ?

C'est vrai, je les avais oubliés, ces deux-là !

Dhaiphi a écrit:

mélénios a écrit: Cela permet en plus de mieux connaître la personnalité de nos élèves.  

Il est vrai que je n'avais pas pensé à cet argument.

Ah ! Vous voyez ! Entre le Livre des émotions ou les albums de Max et Lili et 30 à 45 minutes d'EPS par jour, de la maternelle au CM2, j'ai vite choisi. Si on n'a pas assez de temps, on le prend sur le temps d'EMC.

Si on n'a pas assez de temps, on le prend sur le temps d'EMC.

Je savais bien qu'il y avait au moins un truc qui allait morfler.     L'EMC on va la transversaliser et l'EPS s'y prête plus que bien.

Dhaiphi a écrit:

Si on n'a pas assez de temps, on le prend sur le temps d'EMC.

Je savais bien qu'il y avait au moins un truc qui allait morfler.     L'EMC on va la transversaliser et l'EPS s'y prête plus que bien.

"Education Pratique et Sivique" c'est parfait pour travailler sur les différences et l'égalité des sexes.

mélénios a écrit:

Dhaiphi a écrit:

Si on n'a pas assez de temps, on le prend sur le temps d'EMC.

Je savais bien qu'il y avait au moins un truc qui allait morfler.     L'EMC on va la transversaliser et l'EPS s'y prête plus que bien.

"Education Pratique  et Sivique"  c'est parfait pour travailler sur les différences et l'égalité des sexes.

Et puis l'empathie, et l'estime de soi, et la coopération, et le respect des lois, épitoupito

Et encore une tentative pour donner du temps au temps et déconstruire le concept d'apprentissage-entraînement-évaluation par compétences qui a engendré cette difficulté à se projeter dans le temps long :

Rome ne s'est pas faite en un jour

"Souvent, si nous n'arrivons pas à tout mener de front, c'est parce que nous approfondissons trop, que nous voudrions voir les appliques et les posters posés avant même d'avoir enlevé les anciennes couches de peinture."

Rien n'est plus difficile que de faire simple.

"Il nous faut nous contraindre – j'ai aussi ce problème-là certains jours – à accepter de laisser pots de peinture et pinceaux en plan parce qu'il est l'heure d'aller faire des courses ou notre séance de jogging ! "

Hé, hé, toutafé !  

"La seule exigence, si on ne veut pas être ennuyé le lendemain, lorsque le temps de la peinture sera revenu, c'est de bien reboucher le pot de peinture et de mettre les pinceaux à tremper..."

Là, je vois moins bien. Cela signifie-t-il qu'il faut conclure la séance et non l'arrêter abruptement ?

Dhaiphi a écrit:"Souvent, si nous n'arrivons pas à tout mener de front, c'est parce que nous approfondissons trop, que nous voudrions voir les appliques et les posters posés avant même d'avoir enlevé les anciennes couches de peinture."

Rien n'est plus difficile que de faire simple.

Voilà !

"Il nous faut nous contraindre – j'ai aussi ce problème-là certains jours – à accepter de laisser pots de peinture et pinceaux en plan parce qu'il est l'heure d'aller faire des courses ou notre séance de jogging ! "

Hé, hé, toutafé !  

"La seule exigence, si on ne veut pas être ennuyé le lendemain, lorsque le temps de la peinture sera revenu, c'est de bien reboucher le pot de peinture et de mettre les pinceaux à tremper..."

Là, je vois moins bien. Cela signifie-t-il qu'il faut conclure la séance et non l'arrêter abruptement ?

Il faut conclure en disant à peu près : « C'est l'heure, nous arrêtons. Nous en reparlerons demain/tout à l'heure/un autre jour/souvent. Gardez bien tout cela en mémoire. »

Encore de l'EPS, plus « cadrée » que l'autre :

EPS : GS à CE2 (1)

Des sports co', du CP (et même GS) au CM2 :

EPS3 : Du CP au CM2 (1)

⇒ Tout d'abord pour apprendre et accepter le « vivre ensemble ».

Il est vrai que l'école m'a appris les codes du "vivre ensemble", de les accepter... et de rejeter non les règles mais le "vivre ensemble".
Je pourrais évoquer ici un certain "mariage" qui illustrerait parfaitement mon propos.  

⇒ Ensuite pour aller plus loin et comprendre la notion d'équipe, ce qui permettra d'installer le travail en ateliers, avec des objectifs réalistes sur des activités non sportives qui le nécessitent (faire du travail en ateliers pour quelque chose qui peut très bien se faire en groupe-classe, mouais, c'est à la mode mais c'est tout).

Il est vrai que la pratique de la notion d'équipe mais fort étrangère. Je conçois l'équipe que comme un assemblage d'individualité qui se partage parfois une tâche trop lourde et non une entité comme les sports co l'enseignent. Je suis conscient de ce manque et n'en tire aucune fierté.

⇒ Enfin, chez les plus grands, pour contrer l'effet « club sportif » où on apprend « la gagne à tout prix » quitte à écraser les faibles ou, au moins, les écarter sur le bord du terrain pendant que les choses sérieuses se passent entre « pro » !

Vous ne serez pas surprise d'apprendre que je ne crois pas en cette "utopie" égalitaire.  
En des temps déjà anciens, Coluche disait : "Dieu a dit : il y aura des hommes blancs, des hommes noirs, il y aura des hommes grands, des hommes petits. Il y aura des hommes beaux, des hommes moches et tous seront égaux, mais ça sera pas facile. Et Il a ajouté : il y a en a qui seront noirs, petits et moches et pour eux ce sera très dur.”
Vous me répondrez qu'il n'est pas nécessaire de réussir pour persévérer.  

PS : je rappelle, si cela était nécessaire, que ces petites réflexions "poil à gratter" ne remettent en rien la qualité de votre travail qui apporte la lumière à de nombreux collègues.

Pas toujours facile, mais nécessaire à rappeler à ces jeunes collègues qui commencent à dire ici ou là qu'il est plus important de donner plus à ceux qui ont déjà une grosse avance (surtout quand ce sont les leurs, qu'elles ont complémentés et supplémentés depuis leur plus tendre enfance jusqu'à en faire de faux HPI) que de changer de méthodes pour assurer la réussite du plus grand nombre (sachant qu'à la maison, les méthodes pour booster la réussite de Junior sont beaucoup plus explicites que celles exposées pour contenter l'IEN même si le bas peuple en souffre).

Akwabon DC a écrit:Pas toujours facile, mais nécessaire à rappeler à ces jeunes collègues qui commencent à dire ici ou là qu'il est plus important de donner plus à ceux qui ont déjà une grosse avance que de changer de méthodes pour assurer la réussite du plus grand nombre.

Ils seraient toujours contraints par l'institution de niveler par le bas et conscients du naufrage jetteraient quelques bouées pour sauver les plus dégourdis.
J'avais cru comprendre qu'avec le ministre actuel, on reviendrait vers un Lire, Écrire, Compter avec les méthodes qui vont bien. Ses injonctions se seraient-elles perdues dans les tuyaux de la hiérarchie guère empressée de modifier quoi que ce soit ?

Dhaiphi a écrit:

Akwabon DC a écrit:Pas toujours facile, mais nécessaire à rappeler à ces jeunes collègues qui commencent à dire ici ou là qu'il est plus important de donner plus à ceux qui ont déjà une grosse avance que de changer de méthodes pour assurer la réussite du plus grand nombre.

Ils seraient toujours contraints par l'institution de niveler par le bas et conscients du naufrage jetteraient quelques bouées pour sauver les plus dégourdis.
J'avais cru comprendre qu'avec le ministre actuel, on reviendrait vers un Lire, Écrire, Compter avec les méthodes qui vont bien. Ses injonctions se seraient-elles perdues dans les tuyaux de la hiérarchie guère empressée de modifier quoi que ce soit ?

Non, elles ont été appliquées par des gens qui n'avaient aucune idée de ce que cela sous-entendait d'appliquer une méthode graphémique, qui n'ont pas eu la curiosité d'aller voir à la bibliothèque nationale ou à l'ancien CNDP comment on apprenait à lire aux enfants autrefois, pourquoi on a arrêté ceci ou cela et par quoi on l'a peu à peu remplacé... Ce qui fait que la plupart sont revenus aux sources, entre Charlemagne et Jean-Baptiste de la Salle : 3 ans d'apprentissage des lettres (c'est fou comme ça rentre mal, quand ça ne sert à rien, tous ces symboles), suivis de 2 ans d'apprentissage laborieux des syllabes (même chose !), puis enfin, pour faire moderne et s'inspirer des techniques managériales, 3 ans d'entraînement à la lecture rapide... Et la compréhension, à part, sur des exercices hors-sol (les inférences des évaluations nationales) d'une part et sur des textes lus par l'adulte d'autre part.
J'exagère à peine. On en regretterait Daniel et Valérie ou Rémi et Colette.

En attendant, je continue mon travail de fourmi :

Lecture et recherche de sons

Suite des maths en triple niveau (GS, CP, CE1) :

GS/CP/CE1 : Mathématiques (3)

Akwabon DC a écrit:Non, elles ont été appliquées par des gens qui n'avaient aucune idée de ce que cela sous-entendait d'appliquer une méthode graphémique, qui n'ont pas eu la curiosité d'aller voir à la bibliothèque nationale ou à l'ancien CNDP comment on apprenait à lire aux enfants autrefois

Ah oui, en effet... de méthodes innovantes en méthodes innovantes, peu à peu se perd la méthode graphémique et la manière de faire.

Dhaiphi a écrit:

Akwabon DC a écrit:Non, elles ont été appliquées par des gens qui n'avaient aucune idée de ce que cela sous-entendait d'appliquer une méthode graphémique, qui n'ont pas eu la curiosité d'aller voir à la bibliothèque nationale ou à l'ancien CNDP comment on apprenait à lire aux enfants autrefois

Ah oui, en effet... de méthodes innovantes en méthodes innovantes, peu à peu se perd la méthode graphémique et la manière de faire.

C'est rien de le dire.

Entre ceux qui donnent les syllabes à apprendre par cœur le soir à la maison, comme ils donnaient autrefois les mots globaux, sans aucune référence aux lettres qui les composent (1) et ceux qui ne dépassent pas le stade de la lecture des "logatomes" parce que, selon eux, cette lecture n'est pas encore assez automatisée pour qu'ils puissent passer aux mots et, encore plus fort, aux phrases (2), on n'est pas déçu du voyage : l'Absurdie est vraiment un pays extra-ordinaire !

(1) : on reconnaît leurs élèves facilement, ce sont ceux qui écrivent "pi" quand on dicte "ra", "lu" quand on dicte "mo", "fé" quand on dicte à nouveau "ra", etc.

(2) : leurs élèves sont faciles à repérer, ce sont ceux qui ne rient pas quand ils lisent, comme des automates, une blague de Toto qui les ferait hurler de rire si on la leur racontait.