bulletins etc...

Bonjour les collègues!

Je suis un peu perplexe depuis mon retour dans l'école. Il a été décidé de rendre les relevés de compétences ainsi que des livrets d'évaluation à chaque fin de période. Je trouve ça un peu... exagéré... rendre les cahiers, ok. Les évaluations pour chaque compétence c'est... impossible ! Et comme ma collègue qui est en année de stage veut bien faire, elle a fait un magnifique relevé de toutes les compétences. Je lui ai quand même demandé ce que voulait dire "rencontrer une oeuvre d'art"...
Comme elle, j'ai appris à faire ces fichus trucs que personne ne comprend, et certainement pas les parents, même les plus érudits. D'autant qu'en les remplissant je me suis rendue compte que certains élèves en grande difficulté avaient énormément de compétences acquises, tout simplement parce que la formulation de la compétence était perverse.
J'imagine qu'avec les nouveaux programmes ce sera pire.

Donc... comment fonctionnez-vous? J'aimerai trouver un meilleur moyen pour communiquer efficacement les résultats des élèves aux parents. Un truc qui a aussi du sens pour eux.

Merci

Moi, je rends un relevé de notes pour les CE1 et un relevé d'appréciations pour les GS et les CP, en fin de chaque trimestre.
J'ajoute à ça une petite phrase d'encouragements et c'est tout. Mais bon, je ne crois pas que ça satisfasse grand monde à part mes élèves et leurs familles...

mais... ils ne vont plus te chier dans les bottes maintenant... alors profite!

Relevé de notes à chaque période (je rentre les notes dans un tableur et ça me fait les bulletins tout seul) et LPC en fin d'année.

ici c'est un outil du département , un peu usine à gaz
Et çà 3 fois par an

ceci dit c'est un sacré gain de temps par rapport aux années précédentes où on faisait la même chose sur un format papier (très lourds à porter, pénibles à manipuler, impossible à réediter en cas de perte) .

Volubilys la patate a écrit:Relevé de notes à chaque période (je rentre les notes dans un tableur et ça me fait les bulletins tout seul) et LPC en fin d'année.

Oui mais avant la note tu mets quoi "mathématiques" ou "savoir comparer les nombres jusqu'à 100 000"?

Tinsel a écrit:

Volubilys la patate a écrit:Relevé de notes à chaque période (je rentre les notes dans un tableur et ça me fait les bulletins tout seul) et LPC en fin d'année.

Oui mais avant la note tu mets quoi "mathématiques" ou "savoir comparer les nombres jusqu'à 100 000"?

Je fais simple moi :

C'est bête parce que je suis 1 000 fois d'accord avec ton bulletin Volubilys mais je ne le fais pas...
Moi sur mes éval je mets les compétences évaluées et en face je marque A, AR, ECA, NA et en plus je mets une note sur 10.
Ensuite dans mes bulletins je reprends toutes les compétences évaluées. Je ne parle plus des notes.

A partir du CE1 ton bulletin me semble très bien.

Super ton relevé Volubilys ! Il a plus de sens pour les élèves que d'autres ! je crois que je vais prendre encore le truc immonde plein de cases pendant 1 an, ensuite, je prendrai les nouveaux programmes et je me ferai un truc bien.
La maîtresse qui a ma classe à mi-temps depuis le début de l'année est en année de stage, elle fait ce qu'on lui dit... elle a fait des évaluations différenciées. Donc les élèves qui ont un niveau très bas réussissent les évals, elle coche les compétences (comme elles sont tournées de telle manière que tu peux cocher) et... je viens de ruer dans les brancards pour une petite qui devrait redoubler ou partir en Clis. Là, la faire passer en CE2 c'est juste de la maltraitance scolaire. Et on me répond : oui mais, regarde son relevé de compétences, il est loin d'être si catastrophique que ça. Tu n'as qu'à faire des PPRE
 .
Finalement je me rends compte que les évaluations différenciées liées au relevé de compétences institutionnel permet de faire n'importe quoi.

Perso je rends les évals agrafées tous les mois avec les compétences et en général des notes ainsi qu'une appréciation générale sur le travail et le comportement. J'ai une page de garde type que je remplis au fur et à mesure. Quand j'ai des CM2 c'est tous les 15 jours, pour les CE2 tous les mois.

Et une fois par trimestre je rends un bulletin qui ressemble à celui de volubylis avec en plus quelques items sur le comportement mais avec A, ECA et NA (que je ne mets quasi jamais).

Pour rebondir sur ce que dit titecacahouette, le soucis des aménagements et adaptations en tout genre, même quand tu écris partout que tout est aménagé c'est que les parents sont capables de te dire que leur enfant pourrait suivre le niveau supérieur. :/

Comme Volub sans les moyennes et avec notes transformées en lettres plus un petit laïus ou pas selon l'élève... Du simple quoi.

*Cannelle* a écrit:Perso je rends les évals agrafées tous les mois avec les compétences et en général des notes ainsi qu'une appréciation générale sur le travail et le comportement. J'ai une page de garde type que je remplis au fur et à mesure. Quand j'ai des CM2 c'est tous les 15 jours, pour les CE2 tous les mois.

Et une fois par trimestre je rends un bulletin qui ressemble à celui de volubylis avec en plus quelques items sur le comportement mais avec A, ECA et NA (que je ne mets quasi jamais).

Pour rebondir sur ce que dit titecacahouette, le soucis des aménagements et adaptations en tout genre, même quand tu écris partout que tout est aménagé c'est que les parents sont capables de te dire que leur enfant pourrait suivre le niveau supérieur. :/

Nous en parlions justement avec ma collègue, cet après-midi. Un ancien élève pour lequel nous avons suggéré le redoublement avec constance du CP au CM2 (toujours refusé par les parents) était l'an dernier dans la 5e "à profil" après une 6e catastrophique... Pour la première année de sa vie, il avait de "bonnes notes" puisque les évaluations étaient "aménagées".
Les parents étaient ravis et ne voyaient que ça : "Il a de bonnes notes, ça veut dire qu'il a beaucoup progressé. Heureusement que nous avons toujours refusé le redoublement."

voilà c'est exactement ça.
Les PPRE étant le formulaire administratif qui te dédouane du niveau lamentable de l'élève dans ta classe. L'essentiel c'est qu'il ait l'impression de réussir.
Mais en vrai, l'élève le sait lui qu'il ne fait pas la même chose, il se rend compte qu'il ne comprend pas un mot des leçons que font les autres. On lui dit "tu as des difficultés, on te donne le temps de progresser à ton rythme" mais à un moment donné les autres sont tellement loin...
Alors, ok ils font une réforme des programmes qui permet à tout le groupe de ralentir d'une année et d'attendre ceux qui pigent rien.

Chez nous, pour la difficulté scolaire "à long terme" (sous-entendu, les gamins qui auraient dû redoubler mais qui ne l'ont pas pu), ce n'est plus le PPRE, c'est le PAP.
Le PPRE, c'est pour le gamin qui a manqué deux semaines à cause d'une mauvaise grippe et qui peine un peu à reprendre le train en marche. Et il ne doit pas durer plus que cinq à six semaines.

Ah moi j'ai reçu le document des PAP aujourd'hui et justement le psy disait que c'était pour les dys.
Je vais donc en remplir un pour Günter puisqu'il est dysphasique, et aussi pour 2 cycle 3 dyslexiques.

Tinsel a écrit:Ah moi j'ai reçu le document des PAP aujourd'hui et justement le psy disait que c'était pour les dys.
Je vais donc en remplir un pour Günter puisqu'il est dysphasique, et aussi pour 2 cycle 3 dyslexiques.

Oui, c'est ça. Les dys font partie de la difficulté scolaire à long terme.

Moi, pour les élèves en difficulté, quelle que soit la difficulté je dois remplir un max de paperasse : PPRE, PAP... Tout ce qui existe, je dois le remplir...

Arc a écrit:Comme Volub sans les moyennes et avec notes transformées en lettres plus un petit laïus ou pas selon l'élève... Du simple quoi.

A mais sous mes notes, là, il y a un espace pour mon petit laïus (que je n'ai pas numérisé), sachant que j'écris un laïus hebdomadaire sur le travail de la semaine à faire signer...

titecacahouette a écrit:Super ton relevé Volubilys ! Il a plus de sens pour les élèves que d'autres ! je crois que je vais prendre encore le truc immonde plein de cases pendant 1 an, ensuite, je prendrai les nouveaux programmes et je me ferai un truc bien.
La maîtresse qui a ma classe à mi-temps depuis le début de l'année est en année de stage, elle fait ce qu'on lui dit... elle a fait des évaluations différenciées. Donc les élèves qui ont un niveau très bas réussissent les évals, elle coche les compétences (comme elles sont tournées de telle manière que tu peux cocher) et... je viens de ruer dans les brancards pour une petite qui devrait redoubler ou partir en Clis. Là, la faire passer en CE2 c'est juste de la maltraitance scolaire. Et on me répond : oui mais, regarde son relevé de compétences, il est loin d'être si catastrophique que ça. Tu n'as qu'à faire des PPRE
 .
Finalement je me rends compte que les évaluations différenciées liées au relevé de compétences institutionnel permet de faire n'importe quoi.

Je trouve que parfois les évaluations différenciées se justifient à condition qu'elles soient identifiables comme telles par les parents et l'élève.
Mon "ex non-lecteur CE1 " a obtenu une bonne note à son évaluation de niveau CP. Aux parents, j'ai fait constater les progrès et insister sur la nécessité d'un redoublement pour que cet enfant puisse réussir l'évaluation niveau CE1. Finalement, j'ai convaincu les parents mais pas certains collègues qui estiment que savoir lire 5 lignes en fin de CE1, c'est formidable...

la différenciation c'est très bien ! Je ne dis pas le contraire ! Mais je pense quand même qu'à trop différencier, l'enfant en difficulté n'arrive pas à rattraper les autres. Et qu'on cache la réalité...
Je ne suis pas certaine que ce soit le but recherché.
Sinon, les PAP, ce n'est que si la situation a été médicalement diagnostiquée? Ou l'avis des prof peut suffire?
Je ne connaissais pas (2 ans sans enseigner, et hop de nouveaux papiers?). J'en ai parlé à ma collègue et elle m'a dit que les parents refusant la réalité, ayant arrêté l'orthophonie et refusant l'aide perso... c'est pas possible...

titecacahouette a écrit:la différenciation c'est très bien ! Je ne dis pas le contraire ! Mais je pense quand même qu'à trop différencier, l'enfant en difficulté n'arrive pas à rattraper les autres. Et qu'on cache la réalité...
Je ne suis pas certaine que ce soit le but recherché. .

Nous sommes donc d'accord. La différenciation n'est utile que si elle révèle la réalité des enfants bien au-dessous du niveau requis.

mélénios a écrit:

titecacahouette a écrit:la différenciation c'est très bien ! Je ne dis pas le contraire ! Mais je pense quand même qu'à trop différencier, l'enfant en difficulté n'arrive pas à rattraper les autres. Et qu'on cache la réalité...
Je ne suis pas certaine que ce soit le but recherché. .

Nous sommes donc d'accord. La différenciation n'est utile que si elle révèle la réalité des enfants bien au-dessous du niveau requis.

Pas taper, mais je pense sincèrement que la différenciation n'a pour but principal ni de "rattraper les autres" (c'est souvent impossible, dans le cas d'élèves très en difficulté, car les autres avancent aussi, et plus vite), ni de mettre en relief un niveau scolaire (seul un échange verbal, oral ou écrit avec les parents peut souligner et cibler les difficultés, et en chercher des solutions).

Pour moi, elle est avant tout un vecteur de réassurance : l'élève en échec, souvent depuis des années, s'est forgé une image négative de lui en tant qu'élève. Il se voit comme un bon à rien, incapable d'effectuer les tâches qui semblent pourtant si faciles à ses camarades.
La différenciation a pour but de lui faciliter ces tâches, et de le mettre donc (si tant est que l'on différencie en gardant un lien étroit avec les notions  travaillées par le groupe) en réussite. Il ne s'agit pas de lui faire écrire des syllabes pendant que les autres conjuguent des verbes à l'imparfait ! Là, ce n'est plus de la différenciation mais de l'individualisation. 
A mon avis, ce facteur psychologique est essentiel à tous les élèves : la mise en confiance en ses propres capacités. "Tu sais qu'à l'école, on ne te proposera jamais quelque chose d'infaisable."
C'est pourquoi je me tourne de plus en plus vers la décortication des tâches complexes en plein de petites sous-tâches simples, accessibles à tous, avant de confronter les élèves à la vraie grande tâche. 
Ça ne marche pas toujours, hein, je le reconnais. Mais au moins l'élève en difficulté a-t-il réussi quelque chose dans sa journée de classe.

Pas taper non plus, mais je remercie d'ailleurs à ce sujet les heures de "soutien" (APC) depuis quelques années, qui me permettent de faire réaliser, aux élèves les plus en difficulté, les exercices des autres (les "bons") avec mon aide quasi individuelle. Quelle joie pour eux !
Je n'aimerais pas que l'on revienne en arrière et que l'on supprime ces heures précieuses. En classe entière, je n'ai pas le temps de me pencher sur ces frêles épaules pour les épauler.

En tout cas je ne pratique pas les évaluations différenciées; c'est méprisant pour l'enfant : "regarde, toi, t'es tellement nul que tu fais même pas les mêmes éval que les autres !") 


(et puis surtout ça me demanderait trop de travail     )

Je crois que tu as tout dit, Muf : rassurer, décortiquer la tâche pour la rendre accessible, redonner confiance... mais ne pas mentir !

C'est toute la différence entre dire à un élève à la traîne : "tu vas y arriver, tu peux, je vais t'aider, tu vas voir" ou "tout va bien, tu y es déjà arrivé, cool".

Mufab a écrit:

mélénios a écrit:

titecacahouette a écrit:la différenciation c'est très bien ! Je ne dis pas le contraire ! Mais je pense quand même qu'à trop différencier, l'enfant en difficulté n'arrive pas à rattraper les autres. Et qu'on cache la réalité...
Je ne suis pas certaine que ce soit le but recherché. .

Nous sommes donc d'accord. La différenciation n'est utile que si elle révèle la réalité des enfants bien au-dessous du niveau requis.

Pas taper, mais je pense sincèrement que la différenciation n'a pour but principal ni de "rattraper les autres" (c'est souvent impossible, dans le cas d'élèves très en difficulté, car les autres avancent aussi, et plus vite), ni de mettre en relief un niveau scolaire (seul un échange verbal, oral ou écrit avec les parents peut souligner et cibler les difficultés, et en chercher des solutions).

Pour moi, elle est avant tout un vecteur de réassurance : l'élève en échec, souvent depuis des années, s'est forgé une image négative de lui en tant qu'élève. Il se voit comme un bon à rien, incapable d'effectuer les tâches qui semblent pourtant si faciles à ses camarades.
La différenciation a pour but de lui faciliter ces tâches, et de le mettre donc (si tant est que l'on différencie en gardant un lien étroit avec les notions  travaillées par le groupe) en réussite. Il ne s'agit pas de lui faire écrire des syllabes pendant que les autres conjuguent des verbes à l'imparfait ! Là, ce n'est plus de la différenciation mais de l'individualisation. 
A mon avis, ce facteur psychologique est essentiel à tous les élèves : la mise en confiance en ses propres capacités. "Tu sais qu'à l'école, on ne te proposera jamais quelque chose d'infaisable."
C'est pourquoi je me tourne de plus en plus vers la décortication des tâches complexes en plein de petites sous-tâches simples, accessibles à tous, avant de confronter les élèves à la vraie grande tâche. 
Ça ne marche pas toujours, hein, je le reconnais. Mais au moins l'élève en difficulté a-t-il réussi quelque chose dans sa journée de classe.

Pas taper non plus, mais je remercie d'ailleurs à ce sujet les heures de "soutien" (APC) depuis quelques années, qui me permettent de faire réaliser, aux élèves les plus en difficulté, les exercices des autres (les "bons") avec mon aide quasi individuelle. Quelle joie pour eux !
Je n'aimerais pas que l'on revienne en arrière et que l'on supprime ces heures précieuses. En classe entière, je n'ai pas le temps de me pencher sur ces frêles épaules pour les épauler.

+ 1 en particulier pour la phrase en gras, qui est primordiale.