Année 2020-2021

Je n'avais pas vu ce fil. Bonne retraite, Arc ! Bulle bien !

Alors là ! Ne vous inquiétez pas je ne vais pas bosser cet été... J'en ai trop marre et de toutes façons tout est en cartons. Mais je balise à l'idée d'une nouvelle rentrée masquée.

Ça en prend bien le chemin, hélas.

Akwabon DC a écrit:Je n'ai jamais pu accéder au contenu tangible du truc, mais pour ce que j'en ai vu, pour moi, ça n'arrive pas à la cheville de Péroz.

Merci de m'avoir fait découvrir ce monsieur, j'apprécie beaucoup son approche; je viens d'acheter son dernier livre ("11 histoires pour une année de langage en GS") et de précommander le suivant (idem mais pour la MS) et je me réjouis de tester ça à la rentrée!

Akwabon DC a écrit:Comme Phono, comme Lector Lectrix, comme Lectorino, Lectorinette, comme tous ces outils qui nécessitent de suivre pas à pas une démarche hyper précise pour arriver à un but très large que les enfants n'atteignent pas forcément, puisque le point de vue qu'on leur apprend à utiliser, c'est celui du petit bout de la lorgnette.

Je n'en peux plus de ces méthodes minutées et millimétrées; je comprends que ça rassure d'avoir une marche à suivre, mais au final, cela devient tellement lourd qu'on étouffe. Et pas moyen de prendre un peu de liberté tant qu'on n'en a pas fait le tour, tellement on a peur de louper le seul truc essentiel de la séance...

Ici on utilise ALEDA et ALELI pour l'apprentissage de la lecture, c'est du même tonneau ou presque... Heureusement, comme ça fait une bonne dizaine d'années, j'ai eu le temps de me concentrer sur l'essentiel

Floppee, j'ai été très étonnée quand Phi, en bonne collègue ne cherchant pas la guerre avec ses voisines de couloir, m'a cité les "mots de lexique" qu'on lui disait de "travailler" avec ses CP, en lisant "la chèvre biscornue".
Certains mots qu'ils ne reverraient jamais et qui, donc, quoi qu'on fasse, ne seraient pas mémorisés à long terme et d'autres, tellement évidents, qu'un enfant de quatre ans les emploierait à bon escient sans qu'il soit besoin de lui faire fabriquer un répertoire, des flash cards, un imagier et un raton-laveur...

Akwabon DC a écrit:... d'autres, tellement évidents, qu'un enfant de quatre ans les emploierait à bon escient sans qu'il soit besoin de lui faire fabriquer un répertoire, des flash cards, un imagier et un raton-laveur...

je jette tout et je garde le raton-laveur, on sait jamais, ça peut servir!


Quant aux mots qu'ils ne reverront jamais, je ne tiens pas plus que ça à les travailler, mais il me semble qu'en les cachant sous le tapis, on empêche un élargissement du vocabulaire; ils ne le retiendront ou ne les ré-utiliseront peut-être pas, mais s'ils doivent à nouveau les croiser (peut-être même dans dix ans), ils les comprendront.

Généralement ce sont les mots que les enfants retiennent le mieux. J'ai en tête le "tromblon" des trois brigands. Lors d'une super formation plan lecture Paris en GS on nous a conseillé de faire une séquence narramus sur les trois brigands avec tout un tas de jeux autour du vocabulaire. Résultat malgré une heure le matin pour expliquer comment choisir les mots en fonction de l'importance dans la compréhension du récit et dans le lexique futur des élèves... Le mot "tromblon" était à l'honneur alors que c'est typiquement un terme que les gosses comprendront tout de suite avec l'illustration, qui n'a aucune importance pour la compréhension de l'histoire et qu'ils ne rencontreront probablement plus jamais dans leur vie (en tous cas pas d'une façon qui pourra faire obstacle à la compréhension de quoi que ce soit )

"Tromblon" est un mot magique, il a une sonorité particulière.

Un ami allemand m'a demandé un jour quel était mon mot préféré en français, je n'ai pas su quoi lui répondre (je n'y ai jamais réfléchi); son mot à lui était "couvercle" parce qu'il "a la sonorité de ce qu'il représente". Je ne dis plus jamais le mot "couvercle" sans penser à notre discussion...

Flopee a écrit:

Akwabon DC a écrit:... d'autres, tellement évidents, qu'un enfant de quatre ans les emploierait à bon escient sans qu'il soit besoin de lui faire fabriquer un répertoire, des flash cards, un imagier et un raton-laveur...

je jette tout et je garde le raton-laveur, on sait jamais, ça peut servir!


Quant aux mots qu'ils ne reverront jamais, je ne tiens pas plus que ça à les travailler, mais il me semble qu'en les cachant sous le tapis, on empêche un élargissement du vocabulaire; ils ne le retiendront ou ne les ré-utiliseront peut-être pas, mais s'ils doivent à nouveau les croiser (peut-être même dans dix ans), ils les comprendront.

Flopee, je ne veux surtout pas dire qu'il faut les cacher sous le tapis, loin de là. Ce que je veux dire, c'est qu'on en parle, on le montre, ce tromblon, comme on montre le soufflet à poivre ou la grande hache rouge. Ce que je veux dire, c'est qu'on en parle, sur le moment, en montrant l'illustration, en expliquant l'usage, en l'associant à des objets connus qui lui ressemblent, comme on expliquera, montrera et associera à des éléments connus les digitales de pourpre à longs calices, les campanules bleues, les longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande, le loup glouton qui les avait avalés tout entiers ou les sept chevreaux qui gambadèrent comme le tailleur à ses noces.

Mais on ne s'attend absolument pas à ce qu'ils les retiennent et puissent les ressortir seuls ou même s'en souvenir le jour où, au hasard d'une lecture, d'un film, d'une visite commentée, d'un cours d'histoire ou de sciences, ils les rencontreront à nouveau.

On aura juste donné l'habitude du mot rare, précis, tombé en désuétude, et on se rendra compte que les élèves sont de plus en plus attentifs à ces mots, qu'ils les recherchent comme des bonbons qu'on savoure au fur et à mesure des semaines (ou même des années si on garde ses élèves au long cours ou si on a la chance d'avoir des collègues qui sortent du "Monstre des doudous" en cycle 2 et des """"poésies"""" de Corinne Albaut).

Après, quand ils seront un peu plus grands, on leur apprendra le maniement du dictionnaire, papier et virtuel, et les "collectionneurs" continueront la moisson qu'ils ont appris à pratiquer lorsqu'ils étaient en maternelle ou au début du primaire.
Au CM2, on pourra leur faire lire ce texte pour qu'ils aient envie eux-aussi de pratiquer la chasse aux mots rares.

Phi a écrit:Généralement ce sont les mots que les enfants retiennent le mieux. J'ai en tête le "tromblon" des trois brigands. Lors d'une super formation plan lecture Paris en GS on nous a conseillé de faire une séquence narramus sur les trois brigands avec tout un tas de jeux autour du vocabulaire. Résultat malgré une heure le matin pour expliquer comment choisir les mots en fonction de l'importance dans la compréhension du récit et dans le lexique futur des élèves... Le mot "tromblon" était à l'honneur alors que c'est typiquement un terme que les gosses comprendront tout de suite avec l'illustration, qui n'a aucune importance pour la compréhension de l'histoire et qu'ils ne rencontreront probablement plus jamais dans leur vie (en tous cas pas d'une façon qui pourra faire obstacle à la compréhension de quoi que ce soit )

Surtout que le tromblon revient dans l'histoire, avec l'explication de son usage...