Il l'a mis en congé. On a passé la matinée chez le médecin puis au bureau de police pour déposer plainte. La policière a réussi un exploit: Philippe lui a parlé. Je pense qu'il n'a pas encore tout dit
, mais au moins, les vannes s'ouvrent. Après, il a fallu calmer le grand frère... qui voulait se rendre au collège. L'absence de surveillance des vestiaires date de l'affaire Dutroux.
C'est un épisode de harcèlement qui a dérapé. Apparemment, "les autres" s'amusent depuis longtemps à le porter, dans le vestiaire, dans les couloirs: comme un bébé, comme un sac à patates sur l'épaule...
Comme il pèse 31 kg en 3e... Là, deux comiques l'ont attrapé et suspendu par les pieds. Il s'est débattu et l'un des deux a décidé d'arrêter. Il l'ont laissé se relever et le deuxième, très calmement, lui a balancé son poing en pleine face. Plainte déposée pour harcèlement, et coups et blessures. Rendez-vous demain 8h (heure de début des cours au collège, moi j'ai fourche en 1ère et 2e heures donc je commence à 10h25) avec le préfet de discipline qui souhaite entendre la version de Philippe et qui m'a dit "Le coup de poing, c'est grave, ce qui s'est passé avant l'est tout autant..."
Il a encore mal, mais moins. Il est fatigué et blanc comme un linge, mais je pense que c'est aussi émotionnel que physique.
C'est l'histoire ordinaire d'un gamin sensible, intelligent et petit au collège. Le genre de truc qui donne des envies de meurtre.