Hier midi, j'ai déjeuné avec l'ex-nounou de mes enfants, qui est devenue une amie. Elle m'a raconté une histoire qui m'a révoltée au plus haut point et m'a fait mesurer l'ampleur de l'hypocrisie du discours de notre ministre, pour qui "tout va bien, circulez, y'a rien à voir".
Mon amie a quatre enfants, dont une en CM1. Elle-même est musulmane, donc elle ne mange pas de porc et fait le ramadan, mais elle n'a jamais imposé quoi que ce soit à ses enfants et les a toujours laissé manger de tout à la cantine. Sa fille aînée, qui a 20 ans, a cessé de manger du porc et commencé à pratiquer le ramadan à l'adolescence, de son propre chef. Mais quand elle était petite, elle adorait le jambon et sa mère en achetait pour elle. Voilà le contexte.
Cette année, à la rentrée, elle n'a pas coché sur le papier de la cantine une case quelconque disant que sa fille de CM1 avait une restriction alimentaire particulière. Du coup, à la cantine, les dames lui ont dit "tu peux manger ce que tu veux, il n'y a pas de croix sur ta fiche". Résultat des courses : ses copines lui ont dit qu'elle n'était pas une bonne musulmane et ont refusé de s'asseoir à côté d'elle à la cantine.
La petite est rentrée en larmes et a demandé à sa mère de cocher la case. La mère n'a pas cédé tout de suite, elle est allée voir la directrice — elle-même d'origine algérienne, pour info — qui lui a dit "Mais madame, ce sont des enfants, que voulez-vous que j'y fasse ?"
Donc, elle a coché la case pour que la petite retrouve le sourire et ses copines. Et la petite ne mange plus de porc en public, parce qu'elle a peur qu'on ne veuille plus s'approcher d'elle.
Ce n'est pas la première histoire de ce genre, mais elles deviennent de plus en plus fréquentes et quand je lis que la ministre prend sur elle d'autoriser les mères voilées à accompagner les sorties, parce que, n'est-ce pas, ce sont des mamans, ça me troue. Encore plus que les frigos et les plaques qui lâchent, tiens.
Mon amie a quatre enfants, dont une en CM1. Elle-même est musulmane, donc elle ne mange pas de porc et fait le ramadan, mais elle n'a jamais imposé quoi que ce soit à ses enfants et les a toujours laissé manger de tout à la cantine. Sa fille aînée, qui a 20 ans, a cessé de manger du porc et commencé à pratiquer le ramadan à l'adolescence, de son propre chef. Mais quand elle était petite, elle adorait le jambon et sa mère en achetait pour elle. Voilà le contexte.
Cette année, à la rentrée, elle n'a pas coché sur le papier de la cantine une case quelconque disant que sa fille de CM1 avait une restriction alimentaire particulière. Du coup, à la cantine, les dames lui ont dit "tu peux manger ce que tu veux, il n'y a pas de croix sur ta fiche". Résultat des courses : ses copines lui ont dit qu'elle n'était pas une bonne musulmane et ont refusé de s'asseoir à côté d'elle à la cantine.
La petite est rentrée en larmes et a demandé à sa mère de cocher la case. La mère n'a pas cédé tout de suite, elle est allée voir la directrice — elle-même d'origine algérienne, pour info — qui lui a dit "Mais madame, ce sont des enfants, que voulez-vous que j'y fasse ?"
Donc, elle a coché la case pour que la petite retrouve le sourire et ses copines. Et la petite ne mange plus de porc en public, parce qu'elle a peur qu'on ne veuille plus s'approcher d'elle.
Ce n'est pas la première histoire de ce genre, mais elles deviennent de plus en plus fréquentes et quand je lis que la ministre prend sur elle d'autoriser les mères voilées à accompagner les sorties, parce que, n'est-ce pas, ce sont des mamans, ça me troue. Encore plus que les frigos et les plaques qui lâchent, tiens.