Akwabon DC a écrit:Je suis simplement affligée par la pauvreté des méthodes de lecture syllabique dernière génération. Elles feraient passer Daniel et Valérie, Rémi et Colette ou Poucet et son ami l'écureuil pour de la grande littérature.
Il me semble que "la mule trotte dans le pré" soit d'un niveau "littéraire" équivalent. Je croyais avoir compris que l'essentiel est que le petiot puisse décoder et non deviner.
Et oui, sauf que, "le papi de Théodule", ça joue le rôle de Rémi, Colette, Daniel, Valérie, Poucet et l'écureuil. Celui de la cuillère de sucre mélangée à de la bière dans l'attrape-mouche...
Nous sommes d'accord. User de subterfuges divers et variés fait partie du métier... à moins de considérer que le petiot, curieux de nature, va "naturellement" apprendre à lire.
Là, ils se démerdent pour mettre une histoire par semaine lue par l'adulte et de ne jamais en évoquer les péripéties dans les phrases qu'ils donnent à décoder aux élèves. Il y a juste l'histoire de Nina, deux à cinq lignes une fois par semaine, dans laquelle les élèves découvrent qu'eux aussi peuvent lire des histoires de Ludo et Nina, comme leur enseignant.
Evidemment, peut mieux faire.
il est communément admis qu'après tout, savoir encoder et décoder, ça suffit largement.
Ca ne suffit pas certes mais c'est un préliminaire indispensable.
Et ce que je reproche à ces méthodes minimalistes, et pour tout dire mal faites, c'est d'être tellement minimalistes qu'elles réussissent l'exploit, avec un présupposé de départ excellent, de fabriquer de l'échec scolaire presque aussi bien que les Ribambelle des années 1990/2000.
Avec une méthode qui devrait pouvoir apprendre à lire aux tables qui sont dans la classe, nos chers collègues arrivent à envoyer au CE1 de 5 à 10 non-lecteurs sur une classe de 25 à 30 et de 3 à 12 non-lecteurs sur une classe à 12. Et tout ça en rajoutant des tonnes d'exercices tous plus chiantounets les uns que les autres.
J'ignorais cela et pensais que tous les petiots sortaient pour le moins décodeurs. Lecteur est tout un chantier toujours en travaux durant la scolarité primaire pour le moins.
Alors c'est pour ça que je ramène les textes libres sur le tapis parce que les collègues qui les faisaient pratiquer à leurs petits CP des années 1970 mettaient encore à l'époque un point d'honneur à ce que tous leurs élèves quittent le CP en sachant lire les journaux scolaires de leurs correspondants, les BTj et les albums du Père Castor de l'époque qu'on donnerait maintenant à lire à des CE2 ou des CM1.
Je veux bien entendre cette baisse de niveau "littéraire" que l'on retrouve dans les versions expurgées du Club des Cinq. Toutefois, il me semble que subsiste la confusion décodeur/lecteur.
Et que ceux qui ne savaient pas lire, un de temps en temps, redoublaient leur CP puis, si ça ne venait toujours pas, étaient orientés vers une classe de perf' où ils avançaient à leur rythme plutôt que de rester dans une classe "normale" à devenir aigris et jaloux ou complètement anéantis.
Voilà encore un sujet supplémentaire.
Pour les CP il s'agissait de la classe d'adaptation, la "classe de perf." venait plus tard.
Il faut reconnaître que le public accueilli dans ces classes étaient tellement éloigné de la chose scolaire (la plupart déficients mentaux à des degrés divers) que peu retournaient dans l'enseignement traditionnel et continuaient au collège dans des structures adaptées.
Ceux qui auraient pu profiter réellement de la "classe d'adapt." n'y étaient pas admis faute de place.