Akwabon DC a écrit: elle voulait que je finisse ma tranche de pain sous prétexte que "les petits Africains" mouraient de faim.
En préambule, je précise que ce je vais écrire concerne une grand-mère lambda et non la dévouée et méritante aïeule d'Akwabon. "Insolente petite fille qui répond à sa grand-mère !" s'exclame la mamie outrée et paf, une claque. Nanmého !
Naturellement, on peut comprendre que la mamie excédée par tant de mauvaise volonté, à la limite du caprice, ait recouru à un argument qui ne supporte la réplique.
Voilà donc qui met fin à la discussion qui n'a pas commencé... mais ne résout rien.
Je ne suis pas bien certain que la figure de l'adulte s'en trouve valorisée.
"Pfff, dit-elle pour se justifier, j'ai reçu quelques claques quand j'étais petite et je n'en suis pas morte !" Pas morte, bien heureusement mais meilleure ?...
Si, si, il faut le croire car elle ajoute :"Je remercie ceux qui me les ont données avec raison et amour, j'étais une petite conne." Bon admettons...
Je lui avais répondu de manière trop logique pour elle que si les petits Africains mouraient de faim, je lui rendais volontiers ma tartine pour qu'elle la leur envoie, mais que je ne voyais vraiment pas pourquoi le fait que je la mange soulagerait ces pauvres enfants.
Il est certain qu'en cas de comportent délictuel, un rappel à la loi est nécessaire
mais là je n'en vois pas le moindre. Contester des arguments fallacieux fussent-ils administrés avec autorité est un devoir.(1)
Seule une mamie, ébranlée dans sa position de sachant par la précocité de sa petite fille délivrant un discours auquel elle n'avait pas les moyens de répliquer, put y trouver de l'insolence.
"Certes, petite fille, aurais-je répondu, voilà une argumentation de qualité dont je ne puis faire moins que de te féliciter (car il ne faut pas parler aux enfants comme à des non-comprenants.)(2), toutefois..."
Et là, libre à chacun de développer un discours sur le fond, faute de pouvoir contester la forme.
En effet, il ne faut pas rejeter l'argument de la mamie qui voulait tendre à une justification du respect de la nourriture (et du pain qui possède un statut particulier) mais qui péchait dans son expression qui était contestable (ce qui ne manqua pas d'arriver).
(1) Les plus attentifs auront remarqué la naissance d'une vocation qui poussera notre petite fille à rejeter les méthodes de lecture globalisantes et autres fariboles pédagogistes... mais ceci est une autre histoire.
(2) Oui, oui, c'est comme les non-voyants, les non-entendants mais eux c'est un déficit aux niveau des connexions neuronales, des synapses. Des abrutis, comme vous y allez, je ne dirais pas ça... mais il est vrai que l'on est plus près de l'intelligence du bulot que de l'humain.
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bien que la rencontre d'un auteur avec son public relève d'une alchimie mystérieuse. En dehors de tous les critères objectifs, cela tient sûrement à l'histoire personnelle de chacun des deux. Comme l'écrivit Montaigne "parce que c'était lui parce que c'était moi". 
(ça va l'opération s'est bien passée, mais les suites vont être longues)