Textes faciles - lettres noires ou grisées ?

Bon, si je supprime le vote de Dobo qui m'a indiqué avoir voté au hasard, on est à 5 / 5.

Ca ne m'étonne guère, mais çe ne fait pas avancer mon schmilblick...

Je me demande quand même si, justement, en ne tendant aucun piège aux enfants et en leur fournissant ces petites histoires faciles comme première lectures on ne fait pas suffisamment de prévention pour pouvoir se passer de ce codage supplémentaire...

Ah non ! Je n'ai pas du tout voté au hasard ! J'ai réfléchi. C'est juste que mon vote n'a aucun intérêt.

Ah, pardon, j'avais mal compris ! Comme tu m'avais dit de ne pas en tenir compte...

Je ne vois pas bien pourquoi ton vote aurait moins d'intérêt que celui de Pierrette, Pauline ou Jacqueline ?

Je te conforte dans ton choix, Rikki. Confronter les enfants à une difficulté très mesurée, c'est quand même important.
Les lettres muettes parce qu'elles sont toutes seules, on le comprend dès les premiers déchiffrages en GS et, comme nous le disions dans un message précédent, il est important que les élèves apprennent à s'appuyer sur la compréhension pour savoir si ce qu'ils déchiffrent est correct ou tout simplement impossible.

Rikki a écrit:Ah, pardon, j'avais mal compris ! Comme tu m'avais dit de ne pas en tenir compte...

Je ne vois pas bien pourquoi ton vote aurait moins d'intérêt que celui de Pierrette, Pauline ou Jacqueline ?

Ben parce que je n'ai pas la moindre compétence en ce domaine ! c'est comme si tu répondais à un sondage sur la pertinence de vacciner son chien contre la Maladie de Carré;

Dobo a écrit:

Rikki a écrit:Ah, pardon, j'avais mal compris ! Comme tu m'avais dit de ne pas en tenir compte...

Je ne vois pas bien pourquoi ton vote aurait moins d'intérêt que celui de Pierrette, Pauline ou Jacqueline ?

Ben parce que je n'ai pas la moindre compétence en ce domaine ! c'est comme si tu répondais à un sondage sur la pertinence de vacciner son chien contre la Maladie de Carré;

J'aime beaucoup l'analogie !

Est-ce moi, ou ai-je vaguement l'impression que tu en sais un chouia plus sur l'apprentissage de la lecture que moi sur les chiens ? Rien que de traîner ici... Après tout, peut-être que si je traînais sur des forums de vétos, je me forgerais une opinion sur la maladie de Carré, qui sait ?

Zaubette a écrit:Pourquoi Mufab? Tu as remarqué que ces lettres nuisaient à la lecture?

Rikki a écrit:Muf, tu as constaté que c'était nécessaire avec tes non-lecteurs, vraiment ?

Je trouve que, dans une démarche au départ essentiellement alphabétique (une lettre = un son, puis un graphème = un son), identifier les marques  morphologiques en les grisant est logique. Elles pourraient nuire à la lecture si le lecteur s'accroche, pour se rassurer, à ce qu'il est en train de découvrir (la correspondance). Il peut s'agir principalement, à mon avis, de lecteurs qui n'ont pas un énorme capital lexical, c'est-à-dire pas assez d'imprégnation du français oral pour simultanément faire du son avec les mots, régir la correction sémantique de la phrase et l'existence du mot dans la langue, et corriger automatiquement la prononciation.
Je me trompe peut-être, hein.

Il faudrait un exemple...

Une phrase toute bête :
"Cet homme est élégant."

Pour savoir que le "t" ne se prononce pas et oraliser correctement lemot, il faut : 
- avoir déjà entendu/utilisé l'opposition élégant/élégante et percevoir que l'adjectif se rattache à un nom masculin;
- ou alors maîtriser déjà que certaines consonnes sont muettes en l'absence de "e" final.
(Ce qui n'est pas le cas de toutes : c, l, q...).

Je pense que les griser, ou les coloriser, permet en outre d'attirer l'attention sur ces lettres, et d'en parler au passage.

Rikki a écrit:

Dobo a écrit:

Rikki a écrit:Ah, pardon, j'avais mal compris ! Comme tu m'avais dit de ne pas en tenir compte...

Je ne vois pas bien pourquoi ton vote aurait moins d'intérêt que celui de Pierrette, Pauline ou Jacqueline ?

Ben parce que je n'ai pas la moindre compétence en ce domaine ! c'est comme si tu répondais à un sondage sur la pertinence de vacciner son chien contre la Maladie de Carré;

J'aime beaucoup l'analogie !

Est-ce moi, ou ai-je vaguement l'impression que tu en sais un chouia plus sur l'apprentissage de la lecture que moi sur les chiens ? Rien que de traîner ici... Après tout, peut-être que si je traînais sur des forums de vétos, je me forgerais une opinion sur la maladie de Carré, qui sait ?

 Je me fais ma petite idée, peu à peu, mais ça reste de l'amateurisme.

C'est fort bien dit Mufab!

J'ajouterai ce que je constate avec Günter: je peine à lui faire comprendre qu'il doit tout simplement lire ce qu'il voit, et non pas ce qu'il imagine. Or souvent il y a des lettres muettes et là justement je lui demande de ne pas les lire. Pour un lecteur extrêmement débutant, c'est une difficulté.

Dans Taoki les lettres sont grisées toute l'année. Les élèves ont souvent cru qu'ils n'avaient pas à les écrire lorsqu'ils recopiaient le mot.
Dans Bulle elles ne sont jamais grisées, mais en début de CP mes élèves ne sont pas extrêmement débutants, donc ça ne pose pas de soucis. Je trouve que c'est une difficulté pour les GS ou élèves particuliers.

Mais alors, si on met en grisé y compris les e muets, on ne tient pas compte des prononciations régionales où le e n'est pas muet. Elles sont invalides ?

Rikki a écrit:Mais alors, si on met en grisé y compris les e muets, on ne tient pas compte des prononciations régionales où le e n'est pas muet. Elles sont invalides ?

Et si tu copiais BM et que tu indiquais qu'on peut, si on le souhaite, faire barrer d'un trait de crayon les lettres muettes ?

Rikki a écrit:Mais alors, si on met en grisé y compris les e muets, on ne tient pas compte des prononciations régionales où le e n'est pas muet. Elles sont invalides ?

Je pensais aux consonnes, perso. Les "e" muets sont peut-être moins gênants...
En fait je n'en sais rien. 
La prononciation du français est quand même drôlement normée, et je ne connais personne qui prononce une "ami/euh/" par exemple. Pour moi, les prononciations régionales n'ont pas vraiment leur place à l'école... dans l''objectif que nous parlions tous la même langue sur l'ensemble du territoire.
Il y a certes des langues régionales, mais le français est une langue à part entière, avec ses règles.
Originaire du nord, par exemple, ma maman prononce le "s" de "moins", mais c'est tout ce que je remarque comme particularité... Le reste des particularités appartient au patois "ch'ti". 

De quels "e" muets parles-tu, Rikki ?

Dans le quart sud-est, on prononce "Ma milleuh, quatreuh, uneuh pommeuh, ...", avec la première syllabe accentuée. C'est un "euh" mourant, si vous voyez ce que je veux dire.
Les personnes âgées, qui ont été élevées en provençal et ont commencé à parler français en arrivant à l'école, vont aussi dire "âgéeuh, accentuéeuh...".

Akwabon DC a écrit:Dans le quart sud-est, on prononce "Ma milleuh, quatreuh, uneuh pommeuh, ...", avec la première syllabe accentuée. C'est un "euh" mourant, si vous voyez ce que je veux dire.
Les personnes âgées, qui ont été élevées en provençal et ont commencé à parler français en arrivant à l'école, vont aussi dire "âgéeuh, accentuéeuh...".

Oui, du coup le "e mourant" n'a pas besoin d'être grisé ou rayé, à mon avis : il n'affecte pas radicalement la compréhension (ou le genre) du mot.

Je me souviens d'une collègue de CP qui venait du Sud, elle prononçait tous les e "muets". Elle disait "oui, mais moi, je ne dis pas comme il faut". Je n'étais pas d'accord.

Prononcer "uneuh tableuh", ce n'est pas une faute pour moi. Prononcer un "un mote", c'est une faute. Donc, je me disais, si vraiment il faut griser des lettres, pas les e. Non ?

En fait, je rejoins Mufab, du coup.

Pourquoi le e de amie grisé et pas les autres ?

Surtout pour le mot "ami", qui est mixte à l'oreille et commence par une voyelle. Il m'est déjà arrivée de dire "je viendrai avec mon amie" et de préciser, pour plus de clarté, "je viendrai avec mon amieuh".

Surtout si l'amie en question s'appelle Claude, Dominique, Frédérique, Pascale ou Michèle, comme c'était la mode...

Eh bien moi, je pense faire une légère différence à l'oral entre "mon ami" et "mon amie". Je pense que je prolonge un peu le i pour le féminin: mon amiii. C'est presque "mon amille", avec un "ille" à peine prononcé.

Pour prendre part au débat, je m'oppose aux e grisé. Au départ, je m'opposais d'ailleurs à toute lettre grisée, mais si cela gêne les faibles lecteurs, pourquoi pas griser les consonnes muettes finales... mais les e, franchement, ça ne me semble pas utile!