Lorsque je raconte ce que j'ai vu lors de la ma récente ballade (pour les curieux : Tunis, Tabarka, Jendouba, El Kef, Makthar, Kairouan, El Jem, Mahdia, Sousse, Zagouan, Tunis), tout le monde en France me dit que je dois me tromper, car ils n'ont rien vu de tel dans leur hôtel club à Djerba, Monastir ou Hammamet ... et que leur guide était très souriant le jour de la ballade en car et que le marchand de tapis était tellement gentil qu'il leur a même offert un thé ...
Nous on a vu un peuple à genoux économiquement, des paysans labourant une terre ingrate avec des chevaux cacochymes, des usines appartenant à des multinationales (Isuzu par exple) qui ont fermé et licencié 3000 salariés le lendemain de la révolution, un pays qui ne sourit plus, des boutiques remplies de marchandises poussiéreuses qui traînent là depuis des années attendant un hypothétique client, des hommes (exclusivement !) mornes, emmitouflés dans leur burnou, traînant leur ennui journalier devant un café, etc.
Et le mot qu'on a le plus entendu est celui de "sécurité" alors que le pouvoir d'achat a baissé de 25% et qu'on aurait pu imaginer que ce soit la première préoccupation, et aussi de clivage et de division dans la société entre les régions (nord/sud, intérieur/côte) autant qu'entre les convictions (religieux fondamentalistes / religieux modérés ; on n'a pas entendu parler de laïcs sauf un cas très particulier qui se reconnaîtra !).
Et on nous a plusieurs fois expliqué cash (et plus encore fait comprendre par des sous-entendus) que nous n'étions pas vraiment les bienvenus.
Mais d'autres nous demandé de revenir, et d'inciter nos amis à visiter le pays pour que tout le monde sache et lâche quelques devises dont le ils ont tant besoin, et nous offrir une bouteille d'huile d'olive (à tomber de qualité non filtrée d'un arôme puissamment végétal), quelques petits gâteaux collants et trop sucrés, un mandarine (dont j'avais oublié la vraie saveur !) ou tout simplement un sourire aimable et un peu triste.
Et dans les villes on a vu des hommes en armes avec des fusils d'assaut tout neufs (Steyr AUG), des rouleau de barbelés dans les rues, des casemates improvisées sur les rond points, des contrôles routiers incessants (et pas pour inciter à respecter les limites de vitesse !), etc.
Après, bien entendu, on a visité de superbes sites archéo et de beaux musées, mais c'est pas vraiment ce que je retiendrai, hélas !
On est rentré en France, repris le petit train-train, et 5 jours après on se nommait tous Charlie.
(Bises à M. et B.)
Dernière édition par Zorglub le Sam 17 Jan - 17:35, édité 1 fois (Raison : Orthographe !)