Bon, ce n'est pas trop pour les élèves du primaire, sauf peut-être des CM2 grand cru mais comme on a un peu des professeurs de collège qui pointent leur nez, et que vous ne venez pas tous sur mon " mur " Facebook, je vous mets ici ce document intéressant, écrit à sa famille émigré aux Etats-Unis par mon grand-père juif allemand caché depuis quatre ans en Provence. Lettre du 15/03/1945. Ça peut servir.
. Un poignant moment d'histoire et d'espoir. La lettre primitivement écrite en anglais a été traduite par mon frère, hormis deux trois mots qui semblent être du yiddish.
Sigmund. LION Curnier, le 15 mars 1945
Chers Ernst et Alfred
A la fin du mois dernier, J’ai ecrit a Kreuzlingerpour demander des nouvelles de tous les Forsch et de la tante Marie t aujourd’hui nos avons recu votre paquet, ce qui nous a montre que vous aussi ne nous avez pas oublie. Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que nous a procure tout ce que vous nous avez envoye. Nous avions perdu l’idee meme de presque tout ca depuis quatre ans. Neanmoins en temps que “fermiers”* nous n’avons jamais ete affames comme les gens des villes et nous etions un peu mieux protege de la Gestapo. Mais quand ce “gang” etait dans les environs je dormais souvent dans les bois. Quand au mois d’Aout la division “Texas” nous a delivre de l’occupation allemande ce fut la fin d’un veritable cauchemar. Maintenant nous vivons dans l’espoir que nos oncles, tantes et cousines deportes (de notre famille seule la cousine Sophie a reussi a s’echapper) seront aussi liberes et reviendront pour vivre une vie humaine. Nos meres, chere Erna, Marie et Charles, furent peut-etre appellees par la providence, sinon elles auront du etre les temoins de choses atroces. J’ai pris quelques cheveux blancs mais toute ma famille et moi meme sommes en bonne sante. En Novembre j’ai ete a Paris ou notre appartement fut touché par une bombe allemande en 1940 (Alice et Daniel y echapperent par miracle et Monique etait a l’ecole) mais je fus bien inspire de decider de passer encore l’hiver dans notre village. A Paris mes amis ont beaucoup souffert du manque de fioul, de gaz, de nourriture et d’electricite. En Mai nous irons avec Daniel a Paris dans l’appartement de mon beau frère qui est prisonnier de guerre au Meklenbourg. Nous chercherons alors un autre appartement, une entreprise des plus difficile. Si un bon job dans la presse allemande d’apres-guerre m’est propose, je l’accepterai, parce que je pense que dans l’allemagne du sud, qui sera occupee par l’armee americaine, ils auront besoin de re-education et je suis convaincu qu’ils peuvent etre re-eduques. Quoiqu’il en soit toi et toute ta famille, cher Alfred, vous futes bien inspire d’emigrer vers les USA lorsqu’il etait encore temps. Nous esperons une longue lettre (si vous n’avez pas le temps de l’ecrire demandez a votre mere), pour nous donner des nouvelles des petits Arnold et Bert, d’Eugene et de Simmond ainsi que de la famille de Bertha Geismar. Mes meilleurs voeux a tous! J’ajoute des nouvelles de nous dans la lettre ci-jointe pour Arthur et Marie. Acceptez nos remerciements du fond du coeur pour votre paquet et nos baisers affectueux.
Sigger, Alice, Monique et Daniel.
. Un poignant moment d'histoire et d'espoir. La lettre primitivement écrite en anglais a été traduite par mon frère, hormis deux trois mots qui semblent être du yiddish.
Sigmund. LION Curnier, le 15 mars 1945
Chers Ernst et Alfred
A la fin du mois dernier, J’ai ecrit a Kreuzlingerpour demander des nouvelles de tous les Forsch et de la tante Marie t aujourd’hui nos avons recu votre paquet, ce qui nous a montre que vous aussi ne nous avez pas oublie. Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que nous a procure tout ce que vous nous avez envoye. Nous avions perdu l’idee meme de presque tout ca depuis quatre ans. Neanmoins en temps que “fermiers”* nous n’avons jamais ete affames comme les gens des villes et nous etions un peu mieux protege de la Gestapo. Mais quand ce “gang” etait dans les environs je dormais souvent dans les bois. Quand au mois d’Aout la division “Texas” nous a delivre de l’occupation allemande ce fut la fin d’un veritable cauchemar. Maintenant nous vivons dans l’espoir que nos oncles, tantes et cousines deportes (de notre famille seule la cousine Sophie a reussi a s’echapper) seront aussi liberes et reviendront pour vivre une vie humaine. Nos meres, chere Erna, Marie et Charles, furent peut-etre appellees par la providence, sinon elles auront du etre les temoins de choses atroces. J’ai pris quelques cheveux blancs mais toute ma famille et moi meme sommes en bonne sante. En Novembre j’ai ete a Paris ou notre appartement fut touché par une bombe allemande en 1940 (Alice et Daniel y echapperent par miracle et Monique etait a l’ecole) mais je fus bien inspire de decider de passer encore l’hiver dans notre village. A Paris mes amis ont beaucoup souffert du manque de fioul, de gaz, de nourriture et d’electricite. En Mai nous irons avec Daniel a Paris dans l’appartement de mon beau frère qui est prisonnier de guerre au Meklenbourg. Nous chercherons alors un autre appartement, une entreprise des plus difficile. Si un bon job dans la presse allemande d’apres-guerre m’est propose, je l’accepterai, parce que je pense que dans l’allemagne du sud, qui sera occupee par l’armee americaine, ils auront besoin de re-education et je suis convaincu qu’ils peuvent etre re-eduques. Quoiqu’il en soit toi et toute ta famille, cher Alfred, vous futes bien inspire d’emigrer vers les USA lorsqu’il etait encore temps. Nous esperons une longue lettre (si vous n’avez pas le temps de l’ecrire demandez a votre mere), pour nous donner des nouvelles des petits Arnold et Bert, d’Eugene et de Simmond ainsi que de la famille de Bertha Geismar. Mes meilleurs voeux a tous! J’ajoute des nouvelles de nous dans la lettre ci-jointe pour Arthur et Marie. Acceptez nos remerciements du fond du coeur pour votre paquet et nos baisers affectueux.
Sigger, Alice, Monique et Daniel.